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                                                                             LA NAISSANCE d’ARCACHON                               

 

III - LES BAINS DE MER

 

Les vertus médicales des bains de mer étaient connues dès l’Antiquité mais elles furent ensuite oubliées, ce n’est qu’au XVI° siècle qu’on en retrouve la trace puisqu’en 1578, Henri III se baignait à Dieppe pour soigner « certaines galles dont il était travaillé ». Au XVII° siècle, c’est pour guérir la rage qu’on préconise les bains de mer (Thèse de J.B Ferran de 1661) , puis c’est un anglais, Russel, qui en 1750 vante les bienfaits médicaux de l’eau de mer, en particulier contre les écrouelles et c’est encore à Dieppe qu’ouvre en 1778 le premier institut de Thalassothérapie pour « les maladies des reins, la catarrhe, les rhumatismes et les affections hypocondriaques »

Mais il n’est question que de vertus thérapeutiques et non d’activité ludiques[1]

La tradition veut que la mode des bains de mer ait été lancée, toujours à Dieppe, par la belle-fille du roi Charles X, Marie Caroline, duchesse de Berry, qui y passa 6 semaines par an de 1824 à 1829.

Pourtant c’était l’année précédente que cette mode avait été, plus discrètement faute de têtes couronnées, introduite chez nous grâce à Legallais et Duprat, auxquels on doit l'essor des bains de mer de La Teste et donc la naissance d'Arcachon.

 

 

A)  LES PREMIERS ÉTABLISSEMENTS

 

Ces premiers «hôteliers» ne travaillant pas dans la même gamme, le second a été éclipsé par le premier.

 

1) Legallais

L'Hôtel Legallais ou «Villa Bel Air», avait ouvert le 15 Août 1823, jour de l’anniversaire de son épouse. C’était en 1823 «un pavillon à étage bordé, à l'est, d'une rangée de chambres abritées des deux côtés par des galeries imitées des vérandas de l'Inde»(2). Il fut agrandi en 1827 puisqu’ en 1828, l'écrivain Jacques Arago, frère du savant, le décrit ainsi : «Cet édifice est formé de deux beaux corps de logis à 2 étages. Le rez-de-chaussée se compose de salons, de cabinets de lecture, de salles de billard et d'une cuisine spacieuse. Un péristyle à pilastres, dans le genre de ceux qui ornent toutes les habitations des riches colons de l'Inde joint les deux ailes latérales» -Legallais voyagea en effet aux Indes où Arago l'avait d'ailleurs rencontré-. «C'est sous ce péristyle gracieux, exposé à la brise rafraîchissante du nord, que se trouvent les chambres des baigneurs, ornées de deux lits excellents et de meubles d'une propreté remarquable. Dans les appartements du haut sont les chambres à un seul lit ; et c'est de  ce belvédère élevé que l'œil admire le superbe bassin d'Arcachon.» La   pension y était de 6 francs par jour.

. François Legallais (1785-1864) Collection privée        

                                                                                                                                                             L’hôtel Legallais vers 1830(AM Bordeaux)

   



Sur la plage, comme l'indique une annonce parue dans le Mémorial bordelais du 3 juillet 1830, des «cabanes fixes et à roulettes» attendaient les baigneurs auquel l'hôtel fournissait les tenues de bains «chemises pour dames, caleçons et gilets de laine pour les messieurs. »

 

La tenue de bains était en effet pudique. D'ailleurs, le 15 juillet 1847, un arrêté fut pris par le Maire de La Teste  Jean Hameau, afin que les bonnes mœurs soient sauves. En voici deux extraits :

 

« -Article 6: Les hommes se baignant dans les prés salés de La Teste ou sur la côte du bassin jusqu'à un kilomètre au couchant de l'allée d'Arcachon, seront vêtus d'un pantalon long et ils se tiendront, autant que possible, éloignés des lieux où seront les dames .Ils devront se déshabiller et s'habiller dans les cabanes qui sont disposées pour cela sur la plage, et si quelque motif nécessitait qu'ils se déshabillassent dans leurs appartements, ils devront se couvrir le corps d'une chemise de laine ou de tout autre vêtement pour arriver aux dites cabanes. Les dames, pour aller au bain et pour se baigner, devront être vêtues d'un grand peignoir tombant jusqu'aux talons.

 -Article 7: II est défendu à tout baigneur et aux personnes de l'un et l'autre sexe, de proférer des paroles et de faire des gestes indécents dans le bain et sur la plage. »

 

L’attitude des élus arcachonnais sera la même puisque le 24 Juillet 1857, le premier maire, Lamarque de Plaisance signa un arrêté dont l’article premier précisait :

« Il est défendu de se baigner sans être revêtu, à savoir : les hommes, d’un costume entier couvrant le corps depuis le cou jusqu’aux talons, ou d’un large pantalon et d’une chemisette ; les femmes, d’une robe descendant jusqu’aux talons ou bien d’une robe courte mais avec pantalon. Les étoffes des costumes de bain, exceptée celle de la chemisette tolérée pour les hommes, devront être de couleur foncée… « 

 

Les prix, en 1830, étaient alors les suivants : - chambre à un lit : 1,50 franc,

- chambre à deux lits : 3 francs,

- chambre à trois lits : 4 francs,

- déjeuner et dîner à la table d'hôte : 3,50 francs,

- enfants de moins de 10 ans et domestiques : 2 francs.

On y prend déjà des bains de mer chauds mais en 1832 y fut ajouté un établissement de bains, agrandi à son tour en 1834(3).

Très vite la pratique des bains de mer attira l’attention du corps médical ainsi qu’en témoignent les « Quelques avis sur les bains de mer » qu’en 1835, Jean Hameau adressa

 à l’académie de bordeaux

 

En 1825, un témoin et client anonyme(4) écrit que «l'établissement réunit tout ce qui peut rendre la vie aimable et douce : on y est logé fort élégamment, du linge d'une grande beauté, beaucoup d'argenterie et une table aussi délicatement que copieusement servie»«les royans et les soles tombent du filet sur le gril pour vous être servis l'instant d'après» puisqu'on les pêche «à 100 mètres».

François Legallais organise de plus des sorties en chaloupe sur le Bassin et se montre très pédagogue et très entreprenant. Notre témoin souligne en effet qu'il doit «contrer l'opposition décourageante qu'il trouve dans ses amis, dans ses parents et peut-être même dans sa propre femme» face aux efforts qu'il fait «pour faire tomber les bains de Royan» et vaincre l'obstacle constitué par «la route détestable qui mène ici».

Partis en effet de Bordeaux le 5 août vers 17 heures, notre voyageur et sa famille étaient arrivés à 22heures dans une « méchante petite auberge de Croix d'Hins» pour dormir. Levés à 3 heures du matin, ils versèrent deux fois dans le fossé, passèrent la Leyre à gué et arrivèrent enfin vers 10 heures 30 après avoir mis une heure de La Teste à Arcachon, à travers une plaine coupée de marais. Ce n’est qu’en 1837 que la route fut empierrée entre Bordeaux et La Teste.

L'établissement Legallais resta longtemps un hôtel de prestige : en 1845, le Guide du voyageur à La Teste, signé O.D (vraisemblablement Oscar Dejean, chef de l'administration du Canal, à La Hume),

précise qu'il «réunit chaque année une société nombreuse et surtout très bien choisie, car M. Legallais n’admet jamais chez lui les personnes de mœurs même douteuses.»

 

En 1858, l'hôtel comptera «97 chambres dont 40 avec lits pour deux personnes et 21 avec feu, de 7 à 10 francs par jour tout compris... plus 5 francs pour chaque domestique», on y «déjeune à 10 heures à la fourchette -en dégustant des mets qui se mangent généralement à la fourchette- et dîne à 17 heures à la table d'hôte»(6).

             

 

2) Duprat.

 

Par contre l'aubergiste Duprat ne louait au début que sa cabane du Mouing, grande de 4 pièces auxquelles il ajouta 3 chambres en 1829(7).

Le témoin anonyme de 1825 nous dit qu'elle est moins bien située mais qu'une voûte de figuiers permet d'y prendre le frais et surtout que «les barques de pêcheurs, leurs cabanes, leurs filets sont à-côté en sorte que la pudeur des baigneurs doit avoir souvent à souffrir de la présence de ces bons matelots. »

Léo Drouyn 1851,d’après un dessin du 24 Septembre 1850.(AM Bordeaux)

Au centre les bâtiments de l’hôtel Lesca ; en arrière,  la villa à tourelle appartient à Dumora et se nomme « la Smala » ; au fond, le « casino » et l’hôtel Gaillard, entre les deux, 3 maisons de location construites par Célérier, à l’extrême gauche la maison d’Henri Lhotellerie, commissaire de la marine à La Teste, construite en 1845)

 

En 1831, lors du partage des biens, le 28 novembre, elle est décrite comme «une maison élevée d'un étage, chai, jardin, environ 32 ares de terrain sur laquelle existe quelques arbres, pins et chênes».

 

Mais il n'est pas précisé s'il s'agit d'un établissement commercial(8).

C'est son gendre Lesca, tonnelier, époux le 5 juin 1822 de Marguerite Duprat qui, en 1839, passa au «stade hôtelier» avec «une grande maison, salle à manger, écurie, cabanes à bains chauds et froids, jardin et dépendances», le tout imposé sur la base de 21 portes et fenêtres et encore agrandi en 1849(9). Cet établissement était « le plus ancien du rivage» d'après la «testerine anonyme», Marie Laurencie Peyjehan, épouse Lavialle. Elle le décrit «comme le plus fréquenté, posé sur un site riant, ombragé de chênes antiques»(10).

C'est alors un hôtel de catégorie inférieure où vont, nous dit le Guide de 1845, «les personnes qui tiennent à vivre avec économie», ajoutant que «la société n'y est peut-être pas toujours très choisie, mais, comme chacun vit chez soi, et qu'on s'y mêle rarement aux autres commensaux de la maison, cet inconvénient n'est pas redoutable. On est d'ailleurs très bien à l'hôtel Lesca_ (où) dans un bâtiment construit depuis quelques années seulement on prépare, avec l'eau de mer, des bains chauds qui sont très salutaires et n'ont cessé d'attirer la foule depuis leur création ». Cette réputation d'hôtel de catégorie «moyenne» est encore la sienne en 1857 où il est signalé comme «ouvert aux petites fortunes»(11).

 

3) Les autres hôtels.

 

Deux autres établissements s'installèrent en 1836.

L'un, construit par un peintre «bordelais», né à Béziers le 18 Janvier 1792, Noel Rose Tindel,  fut appelé «Nouveaux bains d'Arcachon». Le bâtiment existe toujours, il est habité par une photographe célèbre dans la région.

En 1837, un conseiller municipal de Bazas, Jacques Paulin Polhe, y vint en vacances et féru de poésie, le décrivit ainsi : «établissement qui réunit à la solidité de l'art tous les prestiges de l'imagination féconde d'un peintre-décorateur On dirait un palais improvisé au souffle inspirateur d'un puissant génie ou par la baguette magique d'Armide». Enthousiaste et porté par «des toasts répétés», il

composa même un poème dont voici quelques passages :

                                                            «Honneur à toi dont les pinceaux

                                                              Par un pouvoir magique

                                                              On fait surgir du sein des flots

                                                              Un palais magnifique...

                                                              Dans ces salons quelle fraicheur !

                                                              De ton art les trophées

                                                              Rappellent l'aspect enchanteur

                                                              Du palais de nos fées...

                                                              Ici logent les Rococos... »

Il faisait ainsi allusion à la décoration mais il vantait aussi, toujours en vers, la pêche (sole, rouget, huître), la chasse à l’île aux Oiseaux (courlis,

lapereaux), les promenades, les bals et la gastronomie de ce «magnifique établissement»(12).

Tindel l'avait construit en comptant sur la dot de 30.000 francs promise à son fils pour son mariage avec Mlle Pagès, fille d'un parfumeur bordelais. Mais le mariage n'eut pas lieu, car elle épousa, le 19 avril 1837, un certain Dufaure, ce qui provoqua la mort du fils Tindel qui ne «put soutenir la douleur qu'il éprouva de cette mystification» et la ruine du père puisque l'établissement «appartenait en réalité à M. Pagès»(13).

 

L'hôtel passa donc aux Gaillard et Tindel s'en fut à Gujan créer un autre établissement.

Cet Hôtel Gaillard est, dans le Guide d'Arcachon, décrit comme un «établissement à toiture terrasse, fringant, élégant, de bon goût» où, l'été, «il y a plusieurs bals qui sont ordinairement très beaux» avec un orchestre bordelais. Mais ajoute-t-il, bien que cet établissement soit bien tenu et qu'on y trouve toutes les commodités, «pour y être passablement, il faut dépenser au moins cinq à six francs par jour».

                                                            

             

                                                                                          L’hôtel Gaillard après 1847 gravure parue dans l’Illustration

 

Il reçut en 1841 les infants d'Espagne(14). Il fut ensuite, en 1849, augmenté d'un casino puis cédé à François Morel en 1852, le casino devenant la propriété de Laporte

L’hôtel Gaillard (à gauche), à coté le casino, à droite des  cabanes de pêcheurs (Léo Drouyn  1851-AM Bordeaux)

 

                                               

                                                                          La salle du casino avant sa démolition en 1934 (collection privée)

 

Quant à Gaillard, il acheta en 1851 et 1853 des terrains aux Pontac pour, de l'autre côté de la route, construire un nouvel hôtel qui fut vendu en 1857.

 

L'autre établissement fut édifié à la pointe de l'Aiguillon, par Jean Bourdain, héritier par sa mère Marie

Moyzès, de son grand-oncle Pierre Cravey jeune(15). «Petite maison nouvellement bâtie, élevée en rez-de chaussée paraissant destinée à un établissement de bains, grande de 6 pièces dont 4 chambres, une façade entourée d'un péristyle, avec baraques en bois pour écurie et d'autres pour les baigneurs(16). En 1841, on en parle comme des «bains Bourdain».  

Cet établissement, ainsi que les 42 hectares de terrain qui l'entourent, seront partagés le 5 mars 1842 entre ses filles Catherine et Marie Anatilde pour deux tiers et ses gendres, Jean Octave Duha et  Alexandre Grenier, pour le tiers restant comprenant la «maison sur le rivage servant de logement pour prendre le bain»(17). Il est désormais appelé Etablissement Grenier. Il semblerait cependant, si l'on en

croit le Guide de Dejean en 1845, que ce dernier ne fut pas vraiment un hôtel, car il n'est pas cité, mais simplement une maison de location encore appelée la «maison Bourdain». En 1854, il ne recevra en effet, sous le nom d'Hôtel Grenier, que 28 estivants, ce qui le classe loin des autres hôtels de la station.

En 1857, il est qualifié d'«auberge» appartenant à Francis Grenier.

 

4) Les accès.

 

Depuis La Teste, on accédait le plus souvent à ces établissements en pinasse.

En 1838 il fallait payer ; pour 3 personnes,

-1,50 francs pour aller à l’établissement Lesca,

-3,50 pour les établissement Gaillard et Legallais,(aller-retour)

-4,80 pour La Chapelle( id°)

 

Mais les rapports entre touristes et batelières faisaient parfois l'objet de «discussions vives» concernant les prix que les voyageurs estimaient parfois «exagérés». C'est pourquoi le 28 août 1844, le Maire de La Teste signa un arrêté de fixation des tarifs(18).

 

Batelières testerines non daté-BM Bordeaux)

 

 

 

 

 

 

 

 

Ceux-ci, dégressifs en fonction du nombre de passagers, six au maximum par bateau, variaient ainsi (par personne) :

La Teste-Aiguillon et Lesca : 1 à 3 francs l'aller

La Teste-Gaillard et Legallais : 1,25 à 4 francs l'aller La Teste-La Chapelle : 2 à 4,50 francs aller-retour

La Teste-Cap Ferret : 4 à 6 francs aller-retour

 

En 1845 un nouveau tarif fut fixé par un arrêté municipal du 24 avril :

 

1,80 franc jusqu'à 3 personnes de La Teste à l'établissement Lesca 2,70 à ceux de Legallais et Gaillard

4,80 aller-retour jusqu'à La Chapelle

6 francs aller-retour pour le Ferret ou l'lle aux Oiseaux.

Cette augmentation des tarifs était due à l'obligation faite aux batelières de s'adjoindre un marin «pour la satisfaction et sécurité des voyageurs». L'arrêté précisait d'autre part, toujours pour les mêmes raisons, «qu'aucune embarcation dite petite tillole ou bâtarde ne pourra, dans aucun cas, transporter plus de six personnes à la fois».

Quand la route fut réalisée, François Legallais modifia son service de «char à banc sur ressort à 7 places» qui, les mercredis et samedis, partait, en 1830, à 5 heures du matin ou du soir quand il faisait chaud. Ce sont désormais des voitures à 8 places qui quittent Bordeaux les mardi, jeudi et samedi

à 4 heures du matin, arrivent dans l'après-midi et repartent sur Bordeaux les lundi, mercredi et  vendredi. La location se faisait toujours rue des Ayres, à l'hôtel de la Tête Noire et un relais était établi aux Argenteyres.

Puis, lorsque le chemin de fer fut, le 9 juillet 1841, arrivé à La Teste, on y accéda en «voitures» tirées par des chevaux : stationnaient ainsi devant la gare de La Teste les cochers Cazaubon, Lestout Seguin, Borie, et ceux des 3 établissements de bains précédents. L'affluence était telle à l'arrivée des convois que le Maire de La Teste dut règlementer le stationnement et la circulation aux abords de la gare(19) et que les voitures augmentèrent leur capacité, telle celle de l'hôtel Gaillard qui reçut des banquettes sur l'impériale et put ainsi transporter 16 personnes                                                                                                              Les trains permirent d'amener plus de touristes et leurs horaires étaient calculés de telle façon que les baigneurs puissent faire l'aller et retour dans la journée : en 1851, les horaires d'été furent les suivants de Bordeaux à La Teste :

 

                                                                                                                                                                                         L’omnibus Cazaubon (BM Bordeaux)

                        Aller                   Retour  

Semaine      9h                 14h        6h      20h.

Dimanche    7h       14h       10h     20h.

 

Il y avait d'ailleurs des prix spéciaux pour le dimanche, avec retour le lundi matin qui variaient selon les classes : 6 francs aller-retour en 1e, 4 francs en 2e et 3 francs en 3e.

Cet afflux entraîna la concurrence des hôteliers testerins qui, tel l'Hôtel du Chemin de fer en 1850, transportaient les «baigneurs» à l'heure de la marée sur la plage d'Arcachon, leur fournissant de plus «un appartement» destiné au repos avant et après le bain. Les voitures partaient une demi-heure après l'arrivée des convois ferrés. Le prix de pension, chambre, repas et transport était de 4,50 francs par jour, mais l'on pouvait aussi se contenter de déjeuner (1,50 franc) ou de dîner (2 francs).

De même proliférèrent les compagnies de transport : cette même année 1850, on annonce la naissance d'un nouveau service de voitures pour le transport du chemin de fer aux établissements de bain. On peut retenir sa place pour le retour en s'adressant à la remise, à côté de chez Gaillard, où l'on trouve«chevaux et voitures à volonté». L'annonce vante la modicité des prix qui «engagera les voyageurs à donner la préférence à cette nouvelle administration».

Les voituriers bordelais ne restent pas quant à eux inactifs : c'est ainsi qu'en 1851 se met en place un nouveau service de diligences rapides entre La Teste et Bordeaux. Elles font le trajet en 3 heures 30 -on est loin de l'expédition de 1825- ; le départ se fait à 16 heures au 87 fossé des tanneurs, chez  M. Teyssier, et le retour à 5 heures depuis le domicile de Jean Dehilotte, Place Labie à La Teste.

On peut donc partir le samedi après le travail et se lever tôt pour le reprendre le lundi matin après avoir passé deux nuits au bord de la mer(20).

 

5) L'utilité des bains de mer.

 

Les bains de mer «soignaient» d'après Oscar Dejean (21) une foule de maux, «les affections nerveuses, scrofuleuses et rhumatismales, les faiblesses générales ou partielles de l'action musculaire, les engorgements lymphatiques, les aliénations mentales, l'hystérie, l'hypocondrie, la danse de St Guy, l'épilepsie, les tremblements, les névralgies, la goutte sciatique, les paralysies, les convulsions des enfants, les asthmatiques»… !

Outre les bains de mer et les bains tièdes ou chauds, on s'adonnait aussi aux bains de sable ou arénation qui permettaient de guérir «les douleurs rhumatismales les plus aigües» et «convenaient aussi aux paralytiques et aux tempéraments lymphatiques... : le malade se fait recouvrir tout le corps ou seulement une partie si le siège du mal est peu étendu, de cinq à six centimètres de sable brûlant ;

il reste ainsi exposé à l'ardeur du soleil autant que ses forces le lui permettent, en ayant soin toutefois de tenir sa tête à l'abri d'un parasol ou d'un berceau de feuillages ; et, lorsque son pouls bat avec violence, que sa figure est ruisselante et animée, qu'une sueur abondante s'échappe par tous ses pores, il s'enveloppe soigneusement dans une couverture de laine et se met au lit jusqu'à ce que la sueur ait complètement cessé».

Oscar Dejean recommande cependant étant donné «les accidents très graves» qui peuvent résulter de « cette opération faite dans un moment inopportun», de demander au préalable quelques avis à un médecin, en particulier aux docteurs Hameau ou Lalesque.

Les premiers établissements de bains sont donc apparus sur la côte de la forêt d'Arcachon ; Marie Laurencie Lavialle est formelle sur ce point, et pourtant ceci a été récemment contesté et leur création a été attribuée au Testerin Dumora(22).

 

B)  DUMORA EST-IL LE CRÉATEUR DES BAINS DE MER ?

 

1/ Les achats de Dumora.

 

Le 22 juillet 1785, le Captal concède à Pierre Dumora, chirurgien et capitaine général garde côtes, «un tènement (terre qu'on tient comme fief ou réunion de propriétés contiguës) de terrain vacant, en partie entouré de digues et doue (fossé, craste) que le sieur Dumora a fait faire avec un édifice ou bâtiment divisé en plusieurs chambres propres pour les bains et soulagement des malades».

Il s'agit donc, première remarque, de régulariser une situation de fait.

Ce terrain de 8 journaux, soit 2 hectares, 55 ares et 42 centiares s'il s'agit, comme c'est la coutume, de journaux bordelais, se trouvait hors de notre secteur d'étude, «près la pointe appelée de Léguillon, au lieu appelé..., et confrontant au levant un autre vacant appartenant à Ruat, et au midi au port du chenal appelé de Caillau, libre aux marins pour ancrer et jeter l'ancre, pour y arrêter les vaisseaux et

autres bâtiments qui pratiquent et séjournent dans ledit port, sans qu'en aucune façon Dumora ne puisse les gêner ni leur détruire cet usage. Au couchant à une élévation de terre appelée la Bastide (23), vacante, à Ruat, et au nord à un petit espace et étendue de joncs propre au service des gens de la pêche pour étendre et sécher leurs filets»(24).

Cette concession à titre de nouvelle baillette, c'est-à-dire de bail à fief nouveau et non de nouvelle vente qui supposerait des ventes antérieures, était consentie sous condition de défrichement et de mise en nature de production de la majeure partie du terrain. Dumora ne pouvait en «déguerpir» (renoncer à la concession, droit reconnu à tout «affévat») qu'après l'avoir défrichée.

Comme le montre la carte ci-contre, ce terrain se trouvait dans la zone des «pacages appelés prés salés»

Or, seconde remarque, le 24 mai 1780, cette zone avait été concédée (en toute illégalité d'ailleurs, puisque elle était protégée par l'ordonnance sur la marine de 1681) par Ruat au sieur Gier qui obtint «tous les terrains en prés salés depuis le ruisseau du moulin appelé La Hume jusqu'aux dunes de sables de la montagne d'Arcachon». La contenance n'était pas indiquée, elle devait être calculée après la construction des digues.

A partir du ruisseau des Peyjehan, il était dit qu'il s'agissait de prés sablonneux ou de marais. La concession était, sous peine d'annulation, accordée pour défricher et mettre en nature de culture, de labourage ou de prairie et la rente n'était exigible qu'au bout de 10 ans.

Dumora, semble-t-il, s'est donc installé sur des terrains déjà concédés, mais où les travaux prévus n'ont pas été réalisés, ce qui permettait au Captal de régulariser sa situation. Gier n'en est pas moins «propriétaire» puisque le 26 janvier 1784 il a vendu une parcelle de prés salés proches de l'Aiguillon à Gérard Cravey.

L'année suivante, en 1786, le 30 octobre, François Honoré Peyjehan de Francon avait donné à titre de fief et nouvelle baillette à Pierre Dumora «tout icelui tènement de fonds en prés salés et jonqua au lieu appelé actuellement Truc des Baillons et anciennement Truc de Hargues, au levant le ruisseau qui coule de Notre Dame des Monts vers les prés salés, au midi les prés de Taffard et Peyjehan juge, au couchant Ruat, au Nord Peyjehan». Ce terrain de 15 journaux (4 hectares, 78 ares, 83 centiares) était attribué pour 2 deniers d'esporle et un picotin de froment par an. De plus, Peyjehan donnait «toutes les eaux» s'il veut construire un moulin à vent ou à eau, contre la promesse de défricher et de mettre en culture.

Ce terrain du Truc des Baillons avait été la propriété de Jean Baleste Baillon dit Chicoy, puis à sa mort en 1780 de ses fils Nicolas, Jean et Jean.

En 1790, le 31 octobre, François Peyjehan de Francon vend à Dumora des terrains en prés salés au nord du Truc des Baillons, le restant étant vendu le 26 juin 1839 au peintre bordelais Jean Folliet(26)

.

                                

                                                                                                                                                       Les achats de Dumora

 

Ces acquisitions sont toujours portées au cadastre de 1810 et sur la matrice de 1812 sous les numéros :

- 35 : 1 hectare 85,69, parcelle dite du Truc de Baillon (aux environs actuellement de la Sté Casa), séparée au nord par une «une vieille digue » de la parcelle,

- 34 : 41 ares 12 centiares, elle même limitée au nord par une digue et un fossé (doue),

- 38 : 5 hectares 28 ares, 27 centiares, parcelle située sur l'actuel golf, de part et d'autre du ruisseau du Laurey.

L'ensemble de ces parcelles représente 7 hectares 55ares et 8 centiares.

En 1793, ces digues, appartenant à Dumora, ont été abîmées par «l'impétuosité de la mer» qui arrivait donc jusque là au moment des fortes marées, menaçant les lieux-dits de Bris et du Truc des Baillons. Il n'est pas question d'autres digues plus au nord.

A cela s'ajoutent les parcelles 33 et la partie en prés salés de la section C achetées en deux fois à la veuve Gier les 15 Germinal an 6 (4 avril 1798) et le 9 Frimaire an 14 (30 novembre 1805) qui représentent 55 hectares.

 

Dumora a donc mené une politique systématique d'achat de prés salés ; mais a-t-il réalisé son établissement de bains de mer ?

 

    2/ Un établissement « virtuel » ?

 

Le premier indice troublant est, qu'en dehors des digues sud, le cadastre de 1810 ne montre aucune trace d'endiguement dans la zone concernée. De plus, le cahier de doléances de La Teste ne parle pas des bains de mer alors qu'il énumère tous les avantages qu'on pourrait tirer du creusement d'un chenal dans les prés salés entre le moulin du pré et le chenal de Léguillon, alors que le « port du Caillau,

proche des dunes de sables, se hausse chaque année de plus de 6 pouces».

Enfin, après la mort de Dumora, celles qu'il avait, par testament du 17 Fructidor an 12, désignées comme héritières, sa sœur Marie et sa domestique Marie Pauilhac, veuve Bon, vendirent le 20 septembre 1813, étant donné le passif, les prés salés et le Truc des Baillons. Les acheteurs furent MM. Oxeida pour un quart et Pierre Fleury qui, d'ailleurs, renonça ensuite à sa part. Or, le 25 mars 1832, Taffard, dans un rapport au Conseil Municipal, déclare que le sieur Oxeida se sert de ces constructions, le moulin et les bains, pour justifier sa propriété contestée par la commune.

 

En effet, comme il s'agissait à l'origine de prés salés et de biens nobles, la loi du 21 Prairial an Il (juin 1794) n'avait maintenu dans les lieux que les occupants antérieurs à 1789 dont les parcelles avaient été endiguées (ce qui était le cas pour les n° 34, 35 et 38) et mises en culture. Comme ce n'était pas le cas pour le reste des propriétés Gier/Dumora, il y avait donc contestation.

Or, Taffard déclare que «depuis plus de 30 ans, il n'existe pas la moindre trace» de ces constructions édifiées en 1782 ! (plus loin, il parle aussi de 1792 !), que l'acte de 1780 prévoyait l'endiguement et la mise en culture et que «la construction d'un moulin qui n'a jamais tourné et de bains de mer dont il n'a été fait aucun usage» ne peuvent remplacer les engagements non tenus. Il ajoute que «ces deux

constructions n'ont pas été faites sur les terrains inféodés en 1780, car le moulin fut fondé sur une portion de 15 journaux de fonds appartenant aux frères Baillons... et les bains de mer sur une portion de 8 journaux concédés à Dumora par Amanieu de Ruat, selon la baillette du 22 juillet 1785 ».

Or, nous avons vu que les deux baillettes de 1780, à Gier, et de 1785 à Dumora, semblaient concerner les mêmes terrains ; d'ailleurs, lors du bornage de 1834, seule la parcelle dite du Truc des Baillons, d'une contenance de 6 hectares, 22 ares 40 centiares, ce qui semble englober la presque totalité des pièces 34, 35 et 38, fut exclue du domaine public. Taffard ajoute enfin que Dumora n'avait réglé au Captal ni capital ni rente et que l'inscription des parcelles contestées sur la matrice du rôle foncier en 1809 n'avait été dictée que par la crainte d'éprouver des oppositions et pour pouvoir invoquer la prescription décennale. En effet, l'article 2225 du Code Civil promulgué en 1803 prévoyait pour les acquéreurs de bonne foi une prescription décennale.

Dumora a-t-il donc construit un établissement de bains ? Cela reste mystérieux. Si tel est le cas, son avenir a été d'une telle brièveté qu'on ne peut actuellement le considérer comme le précurseur ; on peut cependant imaginer, puisqu'il était son oncle par alliance, que les idées de Dumora aient influencé Legallais.

 

C'est donc uniquement à partir des établissements «arcachonnais» que le rivage s'est peu à peu construit et c'est plus tard que le succès des bains d'Arcachon fera des émules gujanais et testerins.

 

C)  LES ÉTABLISSEMENTS DE BAINS DANS LES AUTRES COMMUNES

 

 

En 1840, le 14 juin, le conseil municipal de Gujan accorda aux sieurs Tindel et Trigoulet 30 ares de prés salés communaux, au lieu dit «sabla, à 45 mètres au couchant de l'estey formant l'ancien lit du ruisseau de Gujan». Cette concession fut faite contre une rente annuelle et perpétuelle d'un montant de 100 francs alors que les élus en exigeaient d'abord 200, à charge pour les acquéreurs d’établir les bâtiments dans le délai d’un an, d’en respecter la destination et de ne pas mettre d’obstacle à un endiguement futur par la commune. L’accord fut accepté par le conseil municipal le 15 juillet 1840.

 

En 1844, M. Daney, officier de santé à Gujan fit construire sur les prés salés une passerelle de 450 mètres et des petites loges (cabines de bain) sur pilotis pour hommes (à gauche) et femmes (à droite)  situées au bord de l'eau face à la gare. Il reçut, à ferme, du conseil municipal de Gujan, 150 mètres de prés salés, de part et d’autre de la passerelle, soit 50 mètres à l’est et 100 à l’ouest.

L'utilisation de la passerelle et d'une guérite coûtait 25 centimes par personne avec un tarif dégressif pour les familles et la possibilité de s'abonner au mois ou à la quinzaine(27). Le tarif de 4 francs par mois pour les « estrangeys » passait à 3 francs pour les gujanais et les domestiques ne payaient qu’un forfait de 2 francs.

                             

                                                    L’établissement Daney à marée haute (AM Bordeaux)

 

Mais il ne s'agissait pas vraiment d'un établissement de bains. M.Daney en parle ainsi :  « Les bains pris…sur le bord de la plage, dans les basses marées, sont presque tièdes et, un peu plus avant, ils sont frais, tandis que dans le canal si commode que j’ai fait pratiquer, ils sont réellement froids ».

 

Le 28 octobre 1846, Pereyra, directeur de la Compagnie du Chemin de fer, fut autorisé à capter de l'eau  dans le chenal du port de La Teste pour alimenter des bains chauds et une école de natation.

 

L'année suivante, le 7 mai 1847, Gérard Daulhac demande et obtient par un bail à ferme un emplacement au chemin du Mourillat, près du port de La Teste, pour construire une passerelle à claire-voie destinée à conduire à des cabanes de bains chauds (pris dans des baignoires avec de l'eau de mer chauffée) qui doivent être établies à 175 mètres de la route d'Eyrac. Il constitue ensuite une Société des Bains de La Teste d'une durée de 12 ans, au capital de 5.000 francs divisé en 25 actions que se partagent outre lui-même (4 actions), 16 autres actionnaires :

 

- le docteur Hameau, maire,

- Oscar Dejean, receveur du canal,

- Jean-Baptiste Sémiac, pharmacien,

- Jean-Baptiste Marsillon Lalesque, chirurgien,

- P.J. Baleste-Marichon, ancien notaire,

- F.A. Lalesque, fils aîné, médecin,

- Alexandre Grenié, marchand,

- J. Daisson, propriétaire,

- P. Moureau, horloger,

- Benoît Louis Venot, marchand,

- Martin Lestout jeune, négociant,

- Jean-Baptiste Dejean, négociant,

-JE Morange, négociant,

- Pierre Chéri Larroque, huissier (2 actions),

- Marie Desgons, veuve Dejean, propriétaire

- et Caroline Peyjehan, directrice de la poste aux lettres.

 

Cet établissement de bains était encore porté sur les cartes de la Compagnie du Midi lors de la construction de la ligne d'Arcachon et se trouvait juste en face du carrefour dit du «Piou» à l'ouest du port actuel.

 

Enfin, le 14 août 1849, le conseil municipal de Gujan (21) accorda à M.Darmand, constructeur de Gujan, un bail à ferme de 18 ans pour construire à Mestras, sur un hectare de prés salés communaux, « un canal de 17 mètres de large, une digue de 10 mètres, un trottoir de 2 mètres et une passerelle pour faciliter l'accès à des guérites de bains ».

Trois conditions avaient été ajoutées :

-que les habitants aient le droit d’emprunter gratuitement le canal en dehors de la saison des bains,

-qu’il s’écoule un délai d’un an en cas de construction d’un pont sur le canal,

-que le tout revienne à la commune en 1867.

Mais ce n'est qu'en avril 1854 que débutèrent les travaux de cet établissement. Au bout d’une digue longue de 500 mètres fut édifiée une passerelle de 50 mètres de long aboutissant à une construction sur pilotis sur laquelle se trouvaient 20 cabanes pour bains froids et un bâtiment avec 3 ou 4  baignoires, selon les auteurs, pour bains chauds. En effet, Darmand avait dû renoncer devant les difficultés financières et l'opposition de l'Administration des Domaines qui revendiquait la propriété des prés salés. Ce fut donc la Société du Canal de Mestras, dirigée par M. de Montméjan qui, en liaison avec la Société Ouvrière de Colonisation des Landes de Gascogne, mena à bien le projet puis proposa, le 15 septembre 1854, le creusement d'un bassin de retenue et d'un port qui sera celui de Mestras.

 

 

NOTES

 

1- Docteurs Aujaleu et M.Aubert « La mer source de joie et de santé » Union internationale pour la conservation de la Nature-1971.

2- O.D. Guide du voyageur à La Teste et aux alentours du Bassin d'Arcachon,

Bordeaux, Chaumas Gayet, 1845.

3- J. Arago, Promenade historique, philosophique et pittoresque dans le département de la Gironde, chez Sumerrinck, Bordeaux, 1829.

4- Matrices cadastrales de La Teste

5- Anonyme, Voyage à La Teste 1825, bulletins de la SHAA n° 76 et 77, 1993.

6- Oscar Dejean, op. cit.

7- Adolphe Joanne, Itinéraire de Bordeaux à Bayonne, 1858, Paris, Hachette.

8-  Matrices cadastrales de La Teste.

9- A.D. Gironde 3E 25157, Mr Soulié.

10- Matrices cadastrales de La Teste.

11- La Fête de La Chapelle d'Arcachon, anonyme.

12- Itinéraire de Royan et Arcachon, par Ernst, chez P. Chaumas, Bordeaux, 1857.

13) Cahiers du Bazadais n° 52, 11, trimestre, reproduit dans le bulletin de la SHAA n'37.

14) Récit de Tindel en date du 22 mars 1841. A.M. Bordeaux, manuscrit Geneste 438, fonds Delpit,

      reproduit dans le bulletin de la SHAA n' 37.

15) Essai d'un guide de l'étranger sur le chemin de fer Bordeaux-La Teste par M. P... D..., chez

      Chaumas Gayet, Bordeaux, 1841.

16) Testament du 4 juillet 1829 enregistré le 11 janvier 1832. (Me Soulié), 3E Gironde 251158.

17) 3E 25163, M' Soulié, 15 décembre 1840.

18)   3E 25165, Me Soulié, 5 mars 1842.

19) Registres des arrêtés municipaux. 19) Id', 15 juillet 1847.

20) Mémorial Bordelais, A.M. Bordeaux.

21) Oscar Dejean, op. cit.

22) Jacques Ragot, Histoire de La Teste, des origines à la fixation des dunes, La Teste, 1987, et

      Michel Boyé, bulletin de la SHAA n° 74.

23) Sur les cartes du XVIII° siècle comme celle de Mesnil, on trouve en effet une « pointe de la barride»,

       le nom du lieu-dit a certainement été déformé.

24) 3E 22656.

25) 3E 161, Me Eymeric.

26) O.D. op. cit.

27) Registre des délibérations du conseil municipal de Gujan.



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