Robert AUFAN  , 56 bd du Pyla, 33260 La Teste de Buch (France) est seul titulaire de l'intégralité des droits d'utilisation et d'exploitation des textes et des  documents (schémas, cartes, photographies…) utilisés sur ce site. Ces fonds sont exclusivement réservés à un usage non commercial. Toute utilisation à des fins d'édition est donc rigoureusement interdite.En tout état de cause, toute diffusion des documents devra comporter l’indication d’origine.

 

                                                                 LA NAISSANCE D’ARCACHON

 

 

II- LA PERMANENCE DE LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE

 

L'examen des mutations foncières du XVIIIe siècle à 1841 (année de l'arrivée du chemin de fer à La Teste) montre que la Petite Montagne d'Arcachon est restée entre les mains des mêmes familles, au gré, certes, des héritages et des mariages (1).

 

A)  LES PROPRIETAIRES AVANT LA RÉVOLUTION

 

L'ordre de présentation commence, selon les titres donnés dans la liste des participants à l'Assemblée Capitulaire de 1745, par les familles nobles (De Verthamon et De Chassaing) puis suivent les familles qui avaient droit au titre de "Sieur" (seigneur, maître d'une terre), les Peyjehan de Francon et Taffard de la Ruade, puis les "gens de robe", c'est à dire exerçant une fonction judiciaire Peyjehan et Subiette, enfin ceux qui n’avaient aucun titre.

 

-DE VERTHAMON

Famille noble, ils sont propriétaires de l'AIGUILLON (2).Il s'agit ici des biens de Marie de Caupos, fille et unique héritière de Jean Baptiste de Caupos, décédé en 1764. Elle avait épousé en 1745 François Martial de Verthamon, qui ajouta ainsi à ses nombreux titres ceux de Baron de La Canau, Andernos et Ignac, Vicomte de Biscarrosse et Castillon, Seigneur de la prévôté de Born et Uza, Saint-Paul, Sainte-Eulalie et Parentis.

 

- DE CHASSAING

Il y a 3 frères qui portent le nom de Chassaing, ils sont «bourgeois de Bordeaux», titre porté dans la famille depuis la fin du XVIe siècle. Le premier fut en effet Antoine Chassaing, procureur à la Cour, qui obtint ses «lettres de bourgeoisie» le 26 janvier 1581. En 1663, c'est Maître Claude Israel Chassaing qui est titulaire du titre, puis le 1 mai 1762, celui-ci passe à 3 écuyers, Jérome, Joseph et Antoine Chassaing qui se font donc appeler De Chassaing.

On trouve le premier à La Teste quand, le 6 août 1766, le sieur Ledré, représentant Hiérome de Chassaing, écuyer, prêtre et curé de Cenon, passe une transaction avec Nezer afin d'interdire l'usage du bois de la Montagne pour l'alimentation des forges que celui-ci prévoit d'installer.

Dans un acte du 13 octobre 1774, on retrouve ce Jérome de Chassaing, écuyer, prêtre et curé de la paroisse St-Germain de Cenon, neveu de Messire Joseph de Caupos - les deux familles sont alliées de puis 1724 -. Il est alors Seigneur de la Maison noble de Palu.

On le revoit encore en 1786 (où il est mentionné que son homme d'affaires est Jean Ledré) puis le 10 janvier 1787, toujours prêtre, docteur en théologie et curé de Saint Romain de Cenon lors de la reconnaissance comme seigneur du fief de Palu, ancienne maison noble d'Antoine de Podio en 1604. Ce fief existait depuis le 9 décembre 1565 comme l'atteste un acte du notaire Laville. Curieusement il est alors appelé Ambroise et son représentant est Pierre Peyjehan fils aîné.

Comme en 1748, c'est Joseph de Caupos, dont il est le neveu, qui est seigneur de Palu et propriétaire de la parcelle dite de Peymau dans la «Montagne de la canau», il faudrait savoir quand Chassaing a acquis sa parcelle, ce que nous n'avons pas retrouvé.

Un indice est contenu dans un acte du 10 septembre 1748 dans lequel il est dit que la partie qui jouxte au nord les propriétés de Peyjehan de Francon s'appelle désormais Machens. Les deux pièces de MACHENS et CHASSAING sont donc séparées. D'après le notaire Peyjehan, le sieur Duprat Biribane en aurait reconnu la mouvance féodale le 18 décembre 1748 (acte non retrouvé mais cité en 1782) et sa pièce est située à l'ouest de celle du «curé chassain».

Jérome de Chassaing mourut à Cenon le 9 août 1789. -

 

PEYJEHAN DE FRANCON

 

Ils sont propriétaires jusqu'en 1775 des parcelles suivantes : EYRAC, LES PLACES, BINETTE, LABAT DE NINOT, HOURN SOMART, LA BETTE, LES ABATILLES, LE MOULLEAU.

La famille est à la fin du XVllle siècle dirigée par François Honoré Peyjehan de Francon, (1749-1804) subdélégué de l'Intendant Dupré de Saint Maur. Il en fut le dernier représentant puisqu'il n'eut que deux filles. L’une d’entre elles, Jeanne Honorine (1790-1832) épousa un lointain cousin, Pierre Peyjehan fils aîné, neveu de Jean Baptiste, l’adjoint de Brémontier et fils  de Pierre Peyjehan aîné qui fut Maire de La Teste en 1798.

Ils possédaient aussi la parcelle de BRUXELLES qui tirait son nom du chaffre, le surnom, de Jean Baleste Marichon (né en 1725), mort noyé en 1753 un an après son mariage, le 15 février 1752, avec Marie Anne Taffard. Leur fille Marie Adélaïde, dite Marguerite, était l'épouse du juge Pierre Peyjehan aîné (1749-1827).

Le 23 Février 1775, Jean Daisson Jeantas acheta toutes les parcelles (sauf Bruxelles) appartenant alors  à Marie Ducasse veuve de Jean Baptiste Peyjehan de Francon (1712-1769), fils aîné de François Honoré.

 

-TAFFARD

 

Parmi les nombreuses branches de la famille Taffard, dont une fut anoblie, trois sont propriétaires dans la Montagne d'Arcachon. Elles sont toutes issues de Richard Taffard, dit Bourret, marchand à La Teste à la fin du XVIe siècle et de son épouse Marie Cazauvieilh.

Celle qui descend de son fils Pierre, lui aussi surnommé Bourret, possède la parcelle d'Eyrac ou DAYRAC qui, en 1740, passe, par mariage, au chirurgien Michel Dumora, époux de Marie Taffard (6 juin 1715 -15 février 1785).

 

La seconde, qui commence avec un autre fils de Richard (Pierre, Sieur de la Ruade, époux de Marguerite Baleste-Marichon), est propriétaire de la pièce d'EYMERIC. En effet, Marie Eymeric (1697-1781), fille de Jean Eymeric, bourgeois, et de Catherine Taffard de la Ruade, épousa, en 1742 Pierre Taffard de la Ruade (1701-1769). Cette pièce, confondue en 1822 avec celle du Moing, reprit son nom d'Eymeric sur le plan de 1849, tout en étant appelée Mérics sur la matrice.

C'est leur fils, Pierre Taffard de la Ruade, notaire royal en 1746, décédé le 13 octobre 1824, marié en 1772 avec Jeanne Pic Blaise de la Mirandole qui est, depuis 1788, propriétaire d’une partie de  la parcelle du MOING. Elle passera, par son mariage avec Marie Clarisse Taffard de la Ruade, le 22 juillet 1824, à Jean Dumora.

L’autre partie de cette parcelle appartenait au début du XVIII° siècle à Jean CRAVEY, maître de barque. En 1734 par testament elle échut à ses petits enfants, Jean, Nanette et Marie Villate, pour 1/3, et à sa seconde fille, Marie, épouse Lesca, pour 2/3.

 

Quant à la troisième branche, issue de Nicolas Taffard, Sieur de la Ruade, autre fils de Pierre et de Marguerite Baleste-Marichon, elle partage avec les Peyjehan la propriété qui porte en 1822 le nom de DUBROC. En effet, Jean Baptiste Marie Louis Taffard, arrière petit-fils de Nicolas, dont le père fut intendant de Saint-Domingue, épousa, le 3 septembre 1792, Marie Eymeric, fille de Jean Eymeric et de Jeanne Baleste-Dubrocq. D'autre part, Marie Julie Baleste-Dubrocq avait, en 1780, épousé Jean Baptiste Peyjehan jeune dit Cadiche, négociant à La Teste.

Enfin, des Taffard possèdent aussi dans la parcelle de la REGUE BLANQUE, la partie où, plus tard, sera tracée la ligne de chemin de fer. En effet, en 1857, les héritiers Cravey vendirent ce terrain à la Compagnie. Ils déclarèrent que leur grand' oncle, Pierre Cravey, l'avait acquis de Taffard vers l'an 1 ou l'an 2, mais ils ne purent produire l'acte.

 

- PEYJEHAN

 

Pierre Peyjehan aîné, juge, (1749-1827) possède les parcelles du BERNET et des PLACES. La première pièce est en 1822 appelée «Forêt d'Arcachon» et ne retrouve son vrai nom de Bernet qu'en 1849. Sa famille se réunira, on l’a vu, à celle des Peyjehan de Francon par le mariage de son fils Pierre Peyjehan fils aîné et de Jeanne Honorine Peyjehan de Francon. Il est le frère de Jean Baptiste Peyjehan jeune (1753-An 12) qui sera l'adjoint de Brémontier.

 

- SUBIETTE   

 

Vieille famille puisqu’on en retrouve, à La Teste dès le XVI° siècle : en 1516, une Jehan de Subiette, sieur de Francon, vend des produits résineux et en 1621, existent deux frères, Jean et Vincent. Ils ont donné leur nom à la parcelle.

 

-DESGONS

 

En 1746, le 6 août, par le mariage de Marguerite Subiette, fille de Bernard Subiette et de Marguerite Eymeric, et de Guillaume Desgons, la parcelle passe dans le domaine de cette famille puisque c’est leur fils Gérard Desgons qui en est propriétaire en 1812.

 

- DELIGEY

 

Jean Deligey Pachou, qui a donné son nom à un quartier de La Teste proche de l'hôpital où il y avait une vigne, était propriétaire de la moitié de la pièce et de la cabane d'Eyrac en 1785 ; il ne l'exploitait pas lui même mais l'avait «baillée à fief» pour 3 ans contre 3,5 milliers de résine (valeur 100 livres par an) à un certain Pierre Desheaux.

L'autre partie appartenait en 1782 à Marie Baleste Jolicoeur et à Jean Baleste Dubrocq. En effet, Jean Baleste Jolicoeur (mort en 1761) puis Jean Deligey Pachou avaient été les deux maris successifs de Marie Agnès Baleste Marichon (1724-1770) dont venait l'héritage.

Après son décès, la parcelle deviendra la propriété de sa veuve, Marguerite Peytraud, puis par le mariage de leur fille Anne Deligey (3 décembre 1807) elle passera à Jean PONTAC qui donnera son nom à la dune.

 

- DIGNAC

 

Pierre Edmond Dignac, charpentier, était propriétaire d'un quart de la pièce d'EYRAC par succession de Jean Dignac «qui la tenait de ses ancêtres». Mais, le 28 mars 1787 il en avait déjà vendu le quart à Jean Deligey Pachou « avec fours à résine, barque, tosses, tossets et cabane » Cette vente donna lieu à l’accomplissement de rites de prises de possession fréquents à l’époque : l’acheteur après avoir coupé des branches de pins et d’ajoncs, jetait en l’air une poignée de terre puis, dans la cabane, éteignait et rallumait le feu, ouvrait et fermait la porte, y séjournait et s’y promenait.

 

 

– MARIE

 

François Marie, receveur des Fermes, décédé à La Teste le 10 février 1746, eut entre autres enfants, Marthe, Joseph et Catherine. Leurs héritiers furent :

François Benazet (fils de Catherine Rose Marie et de Pierre Louis Benazet, son beau frère, qui s'étaient mariés le 19 février 1765)...

Marie Benazet (20 décembre 1751-27 octobre 1810) fille de Catherine Marie et de Guillaume Benazet négociant, frère de Pierre Louis, épouse de François Jougla.

Clément, Magdeleine, Madeleine et Angélique (celle-ci, «démente» est sous la tutelle de Clément).

Ils sont les petits enfants par leur père, Guillaume Marie, de Joseph Marie, frère de Catherine Rose et de Marie.

Après avoir partagé les biens (9 messidor an 13), ils décidèrent de garder la parcelle de BOS en indivision, mais François Benazet céda sa part à François JOUGLA, cousin par alliance.

Ces parcelles porteront elles aussi en 1822 le nom générique de «Forêt d'Arcachon»...

 

- DAISSON

 

Nous avons déjà évoqué leur prise de possession en 1775 quand Jean Daisson Jeantas acheta les propriétés des Peyjehan de Francon. Il faut cependant préciser qu'il ne s'agit pas du Jean Daisson dit Jeantas qui devint acquéreur, en 1751, de l'immeuble testerin appelé  "Maison Lalanne", mais d'un des fils de sa première épouse Marie Peyjehan (mariage du 16 septembre 1721), Jean Daisson Jeantas dit chicoy (le très petit). II se maria le 15 octobre 1748 avec une de ses cousines, Claire Daisson.

Les propriétés furent transmises à son fils Martin (1722-1760), époux de Marie Baleste Baillon (1721-1789) puis à ses filles Marie, épouse ROBERT (Binette, Les places, Eyrac), Anne Marie, épouse DALIS (Hourn Somart, Abatilles et Moulleau) et Marie Anne (Labat de Ninot)

 

- DUPRAT dit BIREBAN

 

Il est résinier et propriétaire de la pièce de MACHEN puis de vacants sur celle du MOUING.

Au Moing, Jean Duprat, qui épouse le 4 juillet 1759 Marie Cravey, fille de Jean Cravey et de  Marie Menagey, possède en 1748, possession confirmée par la reconnaissante féodale de son fils Guillaume, «une maison, place et terre, où il y avait autrefois un jardin, servant de corps de garde».

En ce qui concerne Machen, entre août 1747 (reconnaissance de fief dans laquelle elle n'est pas mentionnée) et le 18 décembre 1748 (nouvelle reconnaissance signalée par P. Peyjehan notaire en1782 mais que nous n'avons pas retrouvée), Duprat serait devenu propriétaire de la pièce de MACHEN, ancienne propriété de Caupos, dont il était d'ailleurs en 1747 le locataire d'une maison située au Petit Bordes à La Teste. Peut être était-il le résinier des Caupos dans la Montagne d'Arcachon ce qui expliquerait ses acquisitions.

En 1782, c’est son fils Guillaume qui reconnaît « tenir en fief …une maison, place et terre…situées au lieu appelé MOING et servant de corps de garde … plus la pièce de pignada de Machens». En 1831, c’est sa fille, Marguerite, qui en héritera.

Le 25 août 1787, il a échangé 2,5 journaux de terres qu'il possédait à Bordes contre 100 livres et la pièce de Chassaing, réunissant ainsi la totalité de la pièce de Peymau qui, jusqu'en 1787, était séparée en deux parties : l'une à Duprat Biribane, l'autre à CHASSAING, neveu de Caupos et allié aux Verthamon. Elle fut ensuite appelée indifféremment dans les actes notariés «Bos Matchin et Peymaou» ou «Machins et Chassaing», ce qui n'empêchera pas l'auteur de la matrice cadastrale de 1822 de la nommer Binette ( !) et de ne lui rendre son véritable nom qu'en 1849.

D'ailleurs, il est confirmé le 28 novembre 1831, lors du partage entre les enfants de Guillaume Duprat qu'elle était bien autrefois divisée en deux parties : Machens d'une part, Chassaing de l'autre, c'est vraisemblablement (mais ceci n'est qu'une hypothèse) l'origine de l'ancienne rue des trois bornes (trois pins-bornes) qui s'appelle maintenant la rue Lanine près du Centre Socio Culturel.

 

B) LES MUTATIONS FONCIERES DEPUIS LA RÉVOLUTION

 

Les seuls changements qui affectent la Montagne à la fin du siècle sont l'achat à titre de bien national de l’ancienne  propriété Verthamon, l’Aiguillon, par Pierre Cravey jeune, maire révolutionnaire de La Teste entre 1790 et 1793, ce qui ne l'empêcha pas de veiller à augmenter son patrimoine, cet achat ayant été précédé semble-t-il par l'acquisition de la parcelle de la REGUE BLANQUE aux Taffard.

Par testament du 2 Avril 1809, n’ayant pas d’enfant, il légua la moitié de l’Aiguillon à son épouse Catherine Portié.

 

En 1812 donc, les nouveaux propriétaires sont tous, sauf Cravey, descendants directs des anciens.

 

En 1828, trois nouveaux personnages apparaissent après avoir épousé des héritières :

 

Jean Baptiste MARSILLON LALESQUE, officier de santé à Parentis, marié le 18.7.1803 (30 messidor an XI) à Marie Jougla, petite fille d'Isabeau Peyjehan et de Bertrand Jougla -par son père, François-, et de Catherine Marie, fille de François Marie, par sa mère, Marie BENAZET.

En effet, le 30 avril 1827, les héritiers de Clément Marie : ses sœurs, Madeleine et Madeleine Marie et ses filles Mmes Avertin, Brisson et Boyreau vendent leurs parts à Jean Baptiste Marsillon Lalesque, maire de La Teste, gendre de Marie Benazet, ce qui réunit en ses seules mains les 2 parcelles de Bos : celle des «héritiers de Marie», achetée par Lalesque (parcelle A3 du cadastre), représentant un quart

de la superficie totale, et celle héritée de Marie Benazet-Jougla (A2).

 

- François LEGALLAIS, marié le 20 mars 1811 à Marie Angélique Dehilotte Philis, petite fille de Michel Dumora et de Marie Taffard. Sa dot était de 11.524m2. La parcelle d'EYRAC, parfois mal orthographiée Dirac, vient de l'héritage de ses grands parents. Des trois enfants du couple, Pierre, le chirurgien disparu le 5 janvier 1813, Marie et Marguerite, seule cette dernière se maria avec Jean Dehilotte Philis dit Bichoque, dont la fille Marie Angélique épousera François Legallais.

Celui-ci devenu «propriétaire» par mariage, obtint en 1816, de sa tante par alliance Marie, la donation de sa part.

 

Léonard NOUAUX 1781-1815), qui a épousé, en l'an 9, Marie Anne Baleste-Baillon (1777-1815), héritière Daisson par sa grand mère qui était la belle-fille de Jean Daisson Jeantas, fils aîné dit Chicoy. En effet, le fils de Daisson, Martin, voiturier, avait épousé Marie Baleste-Marichon. Leur fille Marie Anne convola le 24 octobre 1772 avec Jean Baleste-Baillon, chirurgien, union dont naquit Marie-Anne, épouse Nouaux.

Il se retrouve donc propriétaire des parcelles de Labat de Ninot, Hourn Somart et Les Abatilles.

 

En 1831, c'est Jean DUPRAT, fils de Guillaume et de Marie Dubos, époux de Françoise Doumec, qui hérite de ses parents. Ils auront deux enfants Jeanne, épouse Dupuch dite Orestine qui aura une maison à Arcachon  et Gabriel né en 1833 qui héritera de Machens et Peymaou.

Quant à la parcelle du Mouing, elle a été dévolue en 1831 à une des deux sœurs de Jean Duprat, Marguerite, mariée depuis le 5 juin 1822 à Jean LESCA, maître d'hôtel, qui y a installé un établissement de bains.

 

En 1841, la situation n'a guère évolué puisque seulement 3 nouveaux propriétaires apparaissent :

 

BESTAVEN et BLEYNIE, nouveaux propriétaires de DUBROC et SUBIETTE, il s'agit de Léon Bleynie époux de Jeanne Malvina Bestaven. Le père de Jeanne, Dominique Bestaven avait épousé le 14 frimaire an 13, Marie Pauline Peyjehan, laquelle avait hérité de son père Jean Baptiste Peyjehan Jeune, dit Cadiche, le cadet, négociant et adjoint de Brémontier. Quant à Bestaven, il s'agit d'Arnaud, frère de Malvina.

 

BOURDAIN, Jean Bourdain, époux de Marie Moyzès, hérite de Pierre Cravey. Ses enfants Catherine Irma, épouse Duha, Marie Anatilde, épouse GRENIER et Jean, marchand à Montévidéo, garderont la parcelle de l'Aiguillon et de la Règue Blanque en indivision par un acte du 31 mai 1850.

 

Epouser une Testerine bien dotée est donc un bon moyen d'accéder à la propriété foncière, mais il ne s'agit encore, si l'on enlève le cas Legallais, que d'unions «locales» ; les mariages «étrangers», où les arrière-pensées ne sont peut-être pas absentes, ne commencent vraiment que le 7 mai 1845 avec celui de Nelly ROBERT avec Adalbert DEGANNE (1817886), ingénieur des Chemins de fer.

 

Elle était héritière des parcelles d'Eyrac et Binette grâce au mariage de son grand-père Martin Robert, négociant, le 30 janvier 1770 avec Marie Daisson, (autre fille de Martin Daisson, fils de Jean Daisson Jeantas), qui avait obtenu l'héritage par un partage du 30 novembre 1808.

Son fils, Jean Baptiste Robert, chirurgien (1772-1823), avait, le 2 juillet 1816, épousé Marie Dejean aînée, et c'est de cette union que naquit une fille unique, Nelly, le 17 septembre 1816.

Mais son contrat de mariage précise que «tous ses biens présents et à venir» sont dotaux et peuvent être vendus avec autorisation amiable du mari à condition que le prix soit réinvesti en biens qui deviendront à leur tour dotaux.

L'illustration de ce contrat aura lieu en 1853, quand elle achètera avec le produit de ses ventes antérieures une maison de 7.500 F à Vertus, dans la Marne, d'où son mari est originaire.

 

Une partie de la parcelle de Binette sera cadastrée en 1849 sous le nom de «La chapelle», nom porté aussi par la parcelle communale (A 4/5 où se trouaient l'église, le presbytère et le cimetière de Notre-Dame d'Arcachon).

Quant à celle d'Eyrac, elle fut d'abord appelée «Les places» d'où son nom définitif d'Eyrac-Les Places.

 

                                 

                                                                  Carte établie d’après les relevés notariés (R.Aufan)

 

Ces transmissions de propriétés, résumées dans le tableau suivant, montrent que, jusqu'en 1845, les perspectives d'évolution économique, pourtant déjà tracées par Legallais et Duprat, n'entraînent pas de bouleversements fonciers, les seuls achats sont en italiques.

 

Noms

Avant 1775

après 1775

vers 1815

vers1828

vers 1848

 

 

 

 

 

 

Bernet

Peyjehan aîné père

id°

id°

P. A. Peyjehan

id°

Bos

héritiers Marie

 

 

Lalesque

id°

Bos

François Jougla

id°

Marie Jougla ép. Lalesque

id°

id°

fabrique

 

 

 

 

 

Binette

Peyjehan de Francon

Martin Daisson (1781)

JB Robert

Nelly Robert

Nelly Deganne

Bos Machen

Duprat

 id°                                          

id°

id°

id°

Chassaing

De Chassaing

Duprat (1787)

id°

id°

id°

Les places

Peyjehan  aîné

id°

id°

M.L. Peyjehan

M.L.P. Vve Lavialle

Eyrac Les places

Peyjehan aîné père

Martin Daisson (1781)

JB Robert

Nelly Robert

Nelly Deganne

Eyrac

Taffard de la Ruade

Dumora

Marie Dehilotte Philis

Legallais

id°

Eyrac

          id°

Dumora

Marie Dehilotte Philis

Legallais

id°

Eyrac

Deligey + Dignac

Vve Deligey

Pontac

Pontac

id°

Mouing

Taffard de la Ruade

Dumora

Dumora

Dumora

id°

Mouing

Taffard de la Ruade

Dumora

Dumora

Dumora

id°

Mouing

Duprat

id°

id°

Marguerite Lesca

id°

Eymeric

Taffard de la Ruade

id°

Marie Eymeric ép. T. de la Ruade

id°

id°

Règue blanque

Taffard de la Ruade

id°

Cravey

Cravey

Bourdain

Aiguillon

De Verthamon

id+

Cravey

Cravey

Bourdain/Grenier

Bruxelles

Peyjehan de Francon

Jeanne Honorine P de Fr

            id°

id°

id°

Dubroc

Taffard de la Ruade et

Dumora

            id°

id°

Dumora

 

Baleste Dubrocq

P.J.Baleste Dubrocq ép. JB Peyjehan

M.Pauline Peyjehan ép. Bestaven

Bestaven

Bestaven/Bleynié

Subiette

Subiette/Desgons(1746)

Marie Desgons/Dehilotte

Marie D.Vve Dehilotte 

Desgons Gérard

Bestaven/Bleynié

La bat de Ninot

Peyjehan de Francon

Martin Daisson (1781)

Nouaux

id°

id°

Hourn somart 1

Peyjehan aîné père

id°

id°

id°

Nouaux

Hourn Somart 2

                  id°

Martin Daisson (1781)

Dalis

id°

id°

Abatilles

                  id°

Martin Daisson (1781)

Dalis

id°

id°

Moulleau

                  id°

Martin Daisson (1781)

Dalis

id°

id°

 

 

NOTES

 

1) Il ne sera pas donné de références. Ont été en effet systématiquement inventoriés et utilisés les documents suivants :

- pour les ventes à partir du XVIIIe siècle, toutes les liasses de notaires locaux et parfois bordelais conservées dans la série 3E

Baleste-Marichon Bordeaux   26763 à 26766-25147 et 148

Baleste                 La Teste    22622-22684

Baleste-Peyjehan La Teste    22699 à22703

Cart                      Bordeaux   42783     

Delaville               La Teste     30147

Despiet                 Bordeaux   46501

Dignac                  Gujan          25252    

Dunouguey           Bordeaux   25236

Dumora                La Teste     25167 à 170 - 31210 à 240

Eymeric                La Teste     22161-22654 à 656

Gérard                  Audenge    34772

Grangeneuve        Bordeaux  non cotés

Jautard                 Lanton        34800     

Loste                    Bordeaux   30292             

Macaire                Bordeaux   35653     

Marichon              La Teste     25145 à148    

Mathieu                Bordeaux   24202     

Peyjehan              La Teste     22626 à 645 – 2265 - 22705

Pomade               Audenge    34750     

Soulié                   La Teste    25157 à 25164

Tornezy                Bordeaux   28150-28169

pour les filiations, outre les actes notariés, les dossiers de l'Etat Civil de La Teste.

 

2) Robert Aufan in Les biens nationaux des Verthamon, bulletin de la SHAA n° 75 et 76,1993.