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IV) LES VENTES (1)
A) VENTES ET QUARTIERS
A quel rythme, en quels endroits et par qui ont été construites les premières maisons d'Arcachon,
voilà ce que nous devons maintenant étudier.
Jusqu'en 1841, outre les «hôtels» et des bâtiments ruraux
(cabane d'Eyrac, attestée en 1783 -de Binette en 1774), il n'y a qu'un seul
«immeuble», de 132m2 et 3 portes et fenêtres appartenant en 1836 à Dumora fils
aîné, Comme cette «maison» est déjà indiquée sur le cadastre de 1810 et qu'elle
appartient en 1812 à son beau-père, Taffard de
parcelle. Elle est peut être aménagée en partie pour les loisirs de ses propriétaires. Elle sera cédée sous le nom de «maison Loze» avec le reste de la propriété à Pierre Célérier, le 30 décembre 1846 (2).
Elle précède donc celle que l'on considère comme la première villa d'Arcachon et qui n'est en fait que la première construction «étrangère», celle du futur Maire de La Teste, Lamarque de Plaisance, édifiée en 1842 sur 817m2 et ornée d'un portique grec. Contrairement à ce qu'indique la plaque commémorative, rue Léo Neveu, elle était au bord de l'eau à côté de la maison en bois du négociant bordelais, Jéhenne, et plus à l'est de celle de sa fille Mme Lafon, toutes deux construites la même année.
Ainsi, l'annonce de la construction du chemin de fer
Bordeaux-La Teste, aventure commencée en 1835 mais qui ne se concrétise qu'en
1838 avec la naissance de
Aristide Louis Péreyra, négociant à Bordeaux
Henri Nicolas Hovy, négociant à Bordeaux, 102 Quai des Chartrons
Walter et David (4) Jonhston, négociant à Bordeaux, 18 Quai des Chartrons.
Henri Cart Méstrezat, négociant à Bordeaux, 29 Parlement Ste Catherine.
Louis et Félix Lopez Péreira, négociants à Bordeaux, 9 rue d'Orléans
Nathaniel Jonhston, négociant à Bordeaux, 2 rue Ferrer
Jacques Galos, négociant à Bordeaux, 47 rue St Rémy
David Frédéric Lopez Diaz, rentier à Bordeaux, 19 rue Fossé des tanneurs,
ni parmi les ingénieurs actionnaires :
Fortuné de Vergéz F.J. (5) et Charles Bayart de
Auxquels il faut ajouter la banque Rotschild pour la somme de 5 millions.
En effet, ceux qui ont acheté, ont attendu qu'on projette
puis réalise, en 1845, une route de
- Nathaniel Jonhston : achat en 1844, construction en 1848
- Mestrezat : 2 constructions vers 1845/47,
- Hovy : achat vers 1848, constructions en 1848-1851-1854.
Peu nombreux étaient en effet les téméraires qui voulaient traverser les Prés Salés en barque, puis utiliser les épaules des Testerines pour regagner la terre ferme, ou s'aventurer sur les chemins forestiers. Passe encore pour se rendre aux établissements de bains (Legallais avait, on l'a dit, un service de charrettes) mais il n'était pas possible de construire, dans ces conditions, des résidences secondaires.
C'est donc de 1845 à 1849 (construction de la voie Eyrac-La
Chapelle) que le rythme des constructions s'est accéléré sans dépasser la jetée
de
Remarquons d'ailleurs que sur 63 bâtiments alors construits,
seuls
Deux zones distinctes s'opposent : de
1) A l'ouest, les premiers lotissements.
Une étude détaillée des ventes et constructions, réalisée à partir des actes notariés sur des parcelles vendues par Lalesque et Duprat (6), montre qu'il s'agit de la constitution d'un véritable lotissement mais qu'il n'y a pas de plan préalable : premier acheteur, Lamarque, le 12 décembre 1841, est représenté lors de la signature du contrat par Marie Bestaven ; l'acte précise qu'il lui est cédé «16 ares de pinadas et pelous, au choix de l'acquéreur» sans aucune délimitation sur le terrain.
C'est ensuite autour de cette parcelle que les lots se constituent au gré des contrats, les premiers en bordure du bassin puis, en arrière et souvent achetés par les mêmes qui veulent tout simplement s'agrandir ; c'est ainsi que la propriété Bestaven est acquise en 3 fois de 1843 à 1846.
Le premier lotissement (7), au sens moderne du
terme, apparaît le 25 novembre 1842 avec le partage Lalesque d'une pièce de
Lalesque en faveur de son tuteur Arnaud Bestaven. Jusqu'en
1850, les ventes ne concernèrent que les terrains entre la route et le Bassin,
puis le 25 septembre 1850, ce fut la première vente au sud de la route. Ce
n'est qu'en août 1851 que l'allée de
2) Que s'est-il passé ailleurs, à l'est ?
La différence est exemplaire : à l'est se sont installés les hôtels Legallais, Gaillard, Tindel, Lesca et Bourdain. C'est normal car nous étions plus près de La Teste et que, jusqu'en 1845, il n'y avait pas de route. Dans cet «environnement touristique» on voit apparaître deux ensembles constitués de petites maisons qui étaient destinées à la location.
Léo Drouyn (in
Les bains de mer de La teste-1851)
l’hôtel Legallais la maison
Mérillon Montsarrat
Le premier ensemble est celui de Nicolas Louis Hovy,
négociant bordelais, consul de Suède et actionnaire de
Cette transaction passée le 26 juin 1844 est assortie de deux conditions :
-le prix, 12.000 francs pour
-les époux Pontac se réservent deux lisières de
C'est l'origine des rues Hovy et de
En 1848, Hovy a déjà construit 6 maisons identiques de 135 à
Le 27 mai 1863, il revendit la partie est où se trouvaient les maisons destinées à la location, soit 1
hectare, au libraire Lacou et à un négociant de Bordeaux, J.J Moyrand, à charge pour eux d'en régler le prix, 55.000 francs (terrain et bâtiments) à N. Jonhston auquel il devait cette somme.
L'autre cas est celui du Bordelais Pierre Célerier,
négociant, domicilié 92 quai des Chartrons à Bordeaux. Le 30 décembre 1846, il
achète à Dumora fils aîné
Dumora garde au levant un «établissement» dénommé «
En 1849 Célérier y construit 6 maisons, nombre qui sera porté ensuite à 14 en 1851 et à 16 en 1854 ! Ces maisons seront louées meublées soit dans leur totalité, soit; dirions-nous, par appartement.
C'est ainsi qu'en 1850, le 29 juin, il annonce dans le Mémorial Bordelais qu'il loue des chambres meublées à 1 ou 2 lits à des prix variant de 1,25 à 3 francs. En 1851, ce sont deux annonces parues les 26 et 30 juillet qui vantent «de jolies maisons meublées, composées de 5 chambres, 71its, salon, cuisine...» offertes à 240 francs par mois, tandis que les plus petites (3 chambres, 4 lits, salon, cuisine...) le sont pour 150 francs par mois. II faut s'adresser à Pierre Célérier aîné, 92 quai des Chartrons, qui s'occupe donc lui-même des locations, ou au gardien, à «Moldune, près le port de la douane».
Il s'agit donc bien dans les deux cas d'opérations spéculatives destinées à la location estivale : la preuve en est qu'en 1854, pendant la saison estivale, Célérier et Hovy font partie des 4 plus gros loueurs de maisons et reçoivent respectivement 99 et 75 estivants.
Mais si Pierre Célérier a dû spéculer, il s'en est, si l'on
peut dire, racheté en faisant donation, le 15 octobre 1854, de 18 ares, au
lieu-dit «Moldune», quartier du
Moing, à
Ces deux exemples seront d'ailleurs largement dépassés par ceux plus tardifs du Bordelais Jéhenne et de Nelly Deganne qui lotiront leurs parcelles. Seront respectivement construites 77 et 39 maisons sur les lots qu'ils ont vendus entre 1851et 1855 ! Seule différence entre eux, Jéhenne vendait des terrains qu'il avait achetés après 1849 au sieur Duprat, tandis que Nelly Robert, on l'a dit, avec l'autorisation par contrat de mariage de son mari Adalbert, vendait sa propre dot.
Ces gens, sauf Nelly, étaient des «étrangers» qui avaient compris, après avoir installé leurs propres villas, tout l'intérêt qu'il y avait à acheter, pour les revendre, des terrains. On peut penser que l'affaire était rentable !
B) LES PRIX(9)
1) Y a-t-il eu un «prix de marché» ?
Le dépouillement de plus de 400 transactions permet de répondre par la négative.
Dans la partie ouest, 3 propriétaires ont été l'objet de
sondages (en effet, si la plupart des contrats ont été passés chez les notaires
locaux, certaines transactions nous échappent encore quand elles ont été faites
chez des notaires extérieurs) : Nelly Robert, propriétaire d'Eyrac (du Casino à
la rue de
l'intérieur.
Par contre, les variations ne semblent justifiées que par l'emplacement ou la qualité de
l'acheteur : Nelly Robert vend au baron Portal au prix de 118,05 francs l'are, à l'ouest du Casino
actuel, puis quelques mois plus tard à Dejean au prix de 77 francs, près de l'hôtel Gaillard,
à St-Ferdinand, zone on l'a vu moins calme.
Quant à Duprat, c'est au Dr Hameau qu'il offre son prix
le plus bas (5,55 francs) alors que 2 ans plus tôt, Lamarque, à quelques mètres de là, a payé 31,20 francs, soit près de 6 fois plus. Est-ce le privilège de la médecine ou l'exploitation de l'étranger ?
A ce propos, ouvrons une parenthèse avec une anecdote qui éclaire notre remarque ironique mais non désobligeante : lorsque Dumora devient cessionnaire des prés salés de la veuve Gier, c'est «moyennant quittance du traitement médical de la dernière maladie de son mari» !
2) Y a-t-il eu enrichissement ?
S'il n'y a donc pas de «prix de marché», il est par contre
très net que les propriétaires ont largement profité de l'engouement pour
- 4,16 et 18,75 francs l'are pour les terres labourables,
- 9,37 et 15,62 pour la vigne, - 0,29 et 6 pour la lande,
- et surtout entre 50 centimes et 1 franc l'are pour le
reste du massif forestier usager, c'est-à-dire les parcelles de
.
Il est intéressant de noter que la parcelle de Binette, d'un
peu plus de
Rapporté au prix moyen de
II y a donc eu envolée des prix et enrichissement certain
des quelques rares propriétaires qui avaient la chance d'avoir hérité de
Mais en ce qui concerne Arcachon, il faut constater que lorsque la vraie spéculation commence, elle n'est pas le fait des grands propriétaires initiaux, Duprat, Lalesque, Robert et autres.
Le cas de la parcelle Jéhenne, dite des Places, est
d'ailleurs exemplaire. Achetés le 9 janvier 1844 à Marie Peyjehan veuve
Lavialle par Louis Alexandre Jéhenne, ferblantier, domicilié 51 cours
d'Aquitaine à Bordeaux (10).
«Ces 12 à
C'est alors sa fille unique Jeanne, épouse séparée du sieur Lafon qu'elle avait épousé le 21 mai 1829, qui vend les terrains paternels. Ses prix ne dépasseront pas 100 francs l'are (sauf une fois en 1855) alors que c'est le prix des reventes effectuées immédiatement par ses acquéreurs, prix qui, sur la même période, varient de 100 à 1.000 francs l'are.
En ce qui concerne les Lalesque, jusqu'en 1851, alors que
leurs terrains sont à l'ouest et donc plus recherchés, les prix se maintiennent
autour de 35/40 francs l'are, avec une pointe exceptionnelle à 704 francs pour
le terrain d'angle entre l'allée de
Si les prix s'envolent tout en restant irréguliers à partir de 1852, il semble que les propriétaires se sont simplement alignés sur les premières reventes. Le 7 décembre 1851, Davanceaux revend 6 ares 40centiares à un marchand de nouveautés de La Teste au prix de 117 francs l'are. Il réalise donc un bénéfice de 81 francs en 1 an (325%) puisqu'il avait acheté la totalité de la parcelle au prix de 36 francs, le 25 septembre 1850.
Chez Duprat, il est intéressant de constater que si le père s'est montré très raisonnable, c'est lorsque son fils Gabriel atteint ses 20 ans 3 mois et commence, le 25 décembre 1853, à vendre lui-même, que les prix augmentent (une donation partage avait eu lieu le 26 septembre 1852 en sa faveur et en celle de sa sœur avec un usufruit pour ses parents) : privilège de la jeunesse qui est plus vite en prise avec son époque ou souci d'améliorer les vieux jours de ses parents usufruitiers en évitant qu'ils se fassent exploiter alors que leurs acheteurs ont déjà commencé à s'enrichir ?
Ainsi, Martin Lestout, négociant, revend le 23 octobre pour 308,10 francs l'are ce qu'il avait acheté en 1845 à 15,62 francs. L'acheteur, Delclou, un Bordelais, revendra en 1855 au prix de 1.432 francs !!
Gabriel Duprat a d'ailleurs profité de ses biens forestiers pour éviter de partir au service militaire : la vente, le 5 octobre 1854, de 13 ares à Jean Darché, vient en complément de son remplacement. Il avait tiré pour partir le n° 38. Le prix était fixé à 500 francs plus 2.000 versés dans les treize mois avec un intérêt à 4 % plus la parcelle d'une valeur de 2.000 francs. Il était précisé qu'en cas de désertion de Jean Darché, le contrat serait annulé (il faut dire que cette année-là débutait la guerre de Crimée !).
C'est d'ailleurs à partir de 1852 que les reventes commencent et cela correspond à l'urbanisation de l'intérieur, sur de petites parcelles qui vont abriter les services nécessaires à une ville : commerces, artisans…
C) LES PREMIERES «RUES» ET L'ACCÉLÉRATION DES VENTES
En effet, en plus de
-dès août 1852, Lalesque trace une allée qui deviendra, jusqu'à Joigny, le boulevard de l'Océan,
-en octobre 1852, c'est une allée de
-en novembre, une vente est consentie le long de «l'avenue future» de la parcelle d'Eyrac-Les Places,
- en 1853, ce sont les allées de Tourny (avenue Lamartine)
ouvertes en diagonale à travers une dune de
-enfin, en 1854, c'est Euphrosine Street, l'actuelle avenue
Gambetta, jusqu'à la «grande allée de Mr
Deganne» (à partir de
Ces ouvertures d'allées sont faites au mépris des statuts de la forêt, car il s'agit de nouveaux chemins nécessitant des abattages d'arbres :
certains actes portent d'ailleurs la mention que les chemins
sont frappés d'une servitude d' «égouts
d'arbres», c'est-à-dire qu'on doit y laisser passer les attelages évacuant
les arbres. Ce sont ces allées qui ont permis à l'urbanisation de quitter le
seul front de mer et
-
Parcelle 1 ère vente 1 ère vente au 1 ère vente à
sur bassin sud du CD l'intérieur
BOS Lalesque 29.09.45 25.09.50 28.08.51
LES PLACES Jéhenne 06.06.45 14.09.50 28.10.51
LES PLACES EYRAC Robert 17.01.44 13.07.51 06.11.52
BOS MATCHIN PEYMAOU
Duprat 12.12.41 25.02.50 25.12.53
LE BERNET Lalesque 23.06.52 13.09.52
BINETTE Robert 30.10.52
Les contrats de vente des parcelles intérieures accordent souvent un droit de passage sur les propriétés voisines afin d'accéder au bassin (nous en avons recensé 89 mentions que l'on trouvera dans l'annexe 1).
Ils accordent aussi le droit de construire des cabanes de
bains dans les allées conduisant de
Cela a bien entendu attiré de nombreux «étrangers» supplémentaires et accéléré l'urbanisation.
Les dessins de Léo Drouyn publiés, en 1851, dans le recueil
intitulé « Les bains de mer de La
Teste »(12) nous montrent ce qu’étaient les constructions
édifiées sur le rivage. Les dessins sont numérotés de 1 à 5, depuis l’allée de
1
Lafon (1847) Gieze (1847) Durand (av.1849) Montariol Notaire de Podensac négociant à Bx débitant de tabac à Bordeaux |
De l’autre côté de l’allée de
Les villas s’échelonnent de l’allée de
(Leo Drouyn
1851)
3 2
La villa de Hameau a été attribuée par Léo Drouyn à Moreau, en fait Moureau avec lequel il possédait une pâture.
4
5 5
D) ORIGINE, IMPLANTATION ET RÉPARTITION SOCIALE DES ACHETEURS
Les achats, jusqu'à ce que les droits aient été cantonnés,
se répartissent ainsi : sur 263 parcelles achetées,
Une analyse des reventes jusqu'au cantonnement des droits montre que sur 89 parcelles et 3 maisons revendues, 51 (dont les 3 maisons) l'ont été par des Bordelais, 35 par des Testerins et 3 par des gens extérieurs au département.
Qu'en est-il de la répartition sociale dans la ville ?
La ville d'Arcachon a été longtemps caractérisée par une division en quartiers : ville d'Eté, commerçante, ville de Printemps (à l'ouest de Notre-Dame) et d'Automne (à l'est du monument aux Morts) résidentielles, Saint-Ferdinand et l'Aiguillon, plus industriels et «populaires» (pêcheries,
constructions navales), ville d'Hiver, médicale puis résidentielle.
Or, dès le début, nous retrouvons cette répartition spatiale : nous avons étudié les ventes réalisées jusqu'à la fin du statut usager de la forêt, eh divisant la future ville en 3 parties : ouest (parcelles de Moulleau, Bernet, Bos et Binette), centre (parcelles de Matchin, les Places, Eyrac) et est (parcelle du Moing). Nous n'avons retenu que 174 acheteurs : ceux dont les professions sont indiquées (certains ayant acheté plusieurs parcelles n'étant comptés qu'une fois) et nous avons classé ces personnes en 3 catégories :
1) catégories «fortunées ou cultivées», négociants, commerçants, rentiers, professions de santé (médecins, pharmaciens), juridiques (avocats...), enseignants, religieux, fonctionnaires.
2) artisans (bâtiment...), commerçants exerçant un métier artisanal (coiffeurs...), gens de mer.
3) gens de maison : on trouve effectivement une domestique,
celle du Dr Lalesque qui participe à la«mode spéculative». Elle achète, allée
de
Nous obtenons ainsi les résultats suivants :
Tableau 1 :
Catégories Nbre acheteurs Façade Bassin Intérieur
1 89 48 41
2 82 12 70
3 3 0 3
Tableau 2 :
Situation Ouest Centre Est
Catégories I Il IlI I Il III I Il III
Bassin 21 4 0 19 7 0 3 0 0
Intérieur 25 20 1 20 50 2 0 1 0
En ajoutant les deux zones «résidentielles» que sont la partie ouest et la façade sur le bassin des autres parcelles, cela donne :
Tableau 3 : I II III
Situation/catégories
Ouest + Bassin 69 31 1
Centre intérieur 20 50 2
Est intérieur 0 1 0
En affinant un peu plus, on constate qu'un certain nombre de membres de la catégorie 2 qui s'installent sur le bassin sont des Bordelais qui achètent pour construire résidence ou «cabanon» secondaire et non pour venir y travailler comme il semble que ce soit le cas pour ceux qui s'installent à l'intérieur.
Ainsi apparaît, dès le début, la division sociale qu'a connu
la ville : les «privilégiés» par la richesse ou la culture à l'ouest ou sur la
plage, les «travailleurs», ceux qui viennent s'installer pour exercer un
métier, dans ce qui deviendra
Le tableau suivant confirme les précédents en mettant l'accent sur la superficie des parcelles achetées selon les catégories, tous secteurs géographiques confondus :
Tableau 4 :
Superficie/Catégories I Il III
+ de
+ de
- de
Enfin, un dernier tableau montrant la superficie de 273 lots classés par parcelles souligne encore cette répartition sociale et professionnelle qui n'est d'ailleurs pas particulière à Arcachon : en ce qui concerne les quartiers ouest des villes, on observe partout qu'ils sont résidentiels.
Tableau 5 (B : façade sur bassin - I: intérieur)
Parcelles/Superficie +1.000m2 +500m2 -500m2 -100m2
Zone B 1 B 1 B 1 B 1
Moulleau 2
Bernet 6 8 0 2 0 1 0 0
Bos 7 30 12 9 1 13 0 9
Binette 3
Total 15 41 12 11 1 14 0 9
Il faut noter que dans cette partie ouest, les parcelles de
la pièce de BOS supérieures à
Tableau 6
Parcelles/Superficie +
Zone B I B 1 B I B I
Machens 4 10 0 11 0 8 0 1
Les Places/ 4 11 1 18 0 25 0 4
Jéhenne
Eyrac Robert 7 17 9 6 1 7 0 0
Total 15 38 10 35 1 50 0 5
Dans cette zone centrale, commerçante, le cas de la parcelle d'Eyrac-Robert est à considérer à part : en effet, une partie des grandes parcelles de l'intérieur se trouve dans la zone résidentielle entre le futur Casino et le futur chemin de fer.
Tableau 7
Parcelles/Superficie +1.000m2 +500m2 -500m2 -100m2
Zone B I B
I B I B I
Eyrac 0 3 0 3 1 3 0 0
Moing 3 3 0 0 0 0 0 0
Total 3 6 0 3 1 3 0 0
Les ventes de grandes parcelles n'ont, ici, rien de résidentiel. Ce sont surtout des achats pour installation d'hôtels ou de chalets locatifs.
Total général +
B I B I B I B I
33 85
22 49 3 57 1
14
_______________________________________
NOTES
1) Les archives utilisées sont celles des notaires locaux
conservées aux archives de
Me Dumora 3E 25167 à 25170 et 3E 31210 à 31240.
Dignac 3E 25252.
Baleste Marichon 3E 26762 à 26765.
Soulié 3E 25152 à 25666.
Baleste Marichon (Bx) 3E 26763 à 26766, 26872, 26875, ainsi que les registres de matrices
cadastrales (AM La Teste et AD Gironde).
Seules seront donc indiquées les références extérieures.
2) AD Gironde 3E 35653 Me Macaire, Bordeaux.
3) 1837, procès verbal de l'Assemblée Générale de la société anonyme du Chemin de Fer
Bordeaux-La Teste. BM Arcachon.
4) David Jonhston, (1789-1853), fabricant de porcelaines, fut Maire de Bordeaux de 1838 à 1842.
5) C’est en sa faveur que le chemin de fer fut adjugé, le 26 Octobre 1837.
6) La plupart des actes ont été passés en l'étude de Me Dumora.
7) Le plan, inédit, a été conservé par
communiqué. C'est à notre sens le premier document graphique concernant l'urbanisation d'Arcachon.
8) AD
Gironde 3E 25165, Me Soulié.
9) LES PRIX
Afin d'avoir une référence quant à ce que représente le prix
des terrains, voici, tirés des mercuriales testerines ( Registre des arrêtés du maire) ou bordelaises (AD Gironde
Années pain choine pain de seigle bœuf, mouton, veau
(blanc) (prix moyen)
Bx LT LT LT LT LT
1830 20,8
1831 40
1835 47 40 47
1836 40 50 50 40
1837 43 45
1838 44 50
1839 50
1840 38,5 40 28,3 40 40
1841 33,5 40 50 45 50
1842 35,5 47
1843 38 52 50 40 50
1844 39
1845 37
1846 41,2
1847 47,2 46
1848 33 35
1849 30 30
1850 27
1851 30
1852 31
1853 46 38
1854 52
1855 47 1,30 1,50 (fr. Bx)
1856 52
1857 47
SALAIRES : en
En 1857, un résinier doit dépenser de 5 à 7 francs pour acheter un hapchot (Amédée Boitel, Mise en valeur des terres pauvres par le pin maritime, S.M. Arcachon).
10) AD
11) Archives régionales de
12) Voir aussi : « Léo
Drouyn, les albums de dessin-Le bassin d’Arcachon et
ouvrage dans lequel j’ai présenté d’autres dessins de l’auteur