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         LA NAISSANCE d’ ARCACHON

 

VI- ARCACHON A LA VEILLE DE LA SEPARATION

 

Comment se présentait la nouvelle cité dans les années 1855/57 avant que, poussant le processus jusqu' au divorce total, qui d'ailleurs ne s'imposait pas, elle ne se sépare de La Teste.

 

A) L'URBANISATION

 

Le résultat de l'attitude des responsables testerins et gujanais avant le cantonnement fut une urbanisation continue que permet de suivre le tableau suivant. II recense les immeubles construits(1)

 

 

 

L'URBANISATION

 

XVIII°

1849

 

I- Cabanes et

3

7

 

bâtiments ruraux

 

8

 

 

 

 

 

II-Maisons

1822

1

 

 

1823

1

 

 

1829

1

 

 

1834

1

 

 

1836

3

 

 

1839

1

total jusqu'en 1841: 8

 

 

 

 

 

1841

2

arrivée du chemin de fer à La Teste

 

1842

3

 

 

1843

3

 

 

1844

1

Total 1841-1844 : 9

 

 

 

 

 

1845

9

Construction de la route vers Eyrac

 

1846

6

 

 

1847

8

 

 

                               1845/47

7

 

 

1848

17

total 1845/48: 47

 

 

 

 

 

1849

21

autorisation de cloturer et route Eyrac- La Chapelle

 

1850

3

 

 

1851

32

 

 

1852

61

 

 

1854

55

 

 

1855

41

total 1849/56: 213

 

 

 

 

 

 

 

TOTAL GENERAL jusqu'au cantonnement: 277

 

 

 

 

 

 

 

Il convient d'en soustraire 34 bâtiments qui furent détruits de 1853 à 1856 pour être remplacés, ce qui nous ramène à 243 maisons et bâtiments ruraux.

Cette urbanisation rapide continua après le cantonnement :

 

1856 : 43 maisons dont un théatre construit par Deganne et 8 démolitions soit un solde de 35 immeubles

1857 : 35 maisons et 2 démolitions, soit 33.

Total général de constructions depuis l'origine : 311 édifices divers.

 

Pourtant, le décompte auquel nous avons procédé des maisons des 225 propriétaires privés figurant sur la première matrice cadastrale d'Arcachon en 1858 (2) ne s'élève qu'à 323 immeubles divers + 18 bâtiments ruraux et 5 cabanes ainsi que 4 bains.  Ce qui fait un total, sans les bains, de 344 immeubles : 334 maisons, 3 cuisines indépendantes et 10 établissements commerciaux  Même en ajoutant les 19 construits en 1858 (22-3), cela ne donne que 363 + 4 = 369 immeubles divers.

                 La différence peut s'expliquer par l'absence, dans ce relevé, des différents bâtiments «publics» (douanes, eaux et forêts...).

 

Un  « Guide du voyageur à Arcachon » signé en 1855 par F.Gufflet 1bis, ancien régisseur de l’hôtel Gaillhard, dresse quant à lui la liste des maisons classées par rues et par numéros et celle de leurs occupants (voir l’annexe). Ce travail qui est la suite logique de la décision du conseil municipal de La Teste de numéroter les rues  prise en juillet 1854, donne les résultats suivants :

 

Rues

 

Nb de maisons

emplacements

 

 

 

 

Principale (bd de la plage)

244

48

Allée de la chapelle

8

9

Allée Sainte Marie(avenue)

2

3

 

 

Cela donne un total de  255 maisons l’auteur ajoute 11 propriétaires en forêt  (après la vieille chapelle ) et 15 entre la chapelle et Eyrac, le décompte effectué y est moins clair, cette zone comportant aussi 11 « empacements ». cependant, la comparaison avec la liste des propriétaires de 1857 permet de penser qu’il y avait là 17 édifices, ce qui ferait un total de 272.

 

Par contre, il est difficile d'admettre les chiffres qui apparaissent dans le tableau introductif de la première matrice cadastrale d'Arcachon pour l'année 1857, que nous avons résumés ci-dessous, d'autant que ce tableau est contredit par les comptes qui résultent de la liste nominative des propriétaires.

          

 Propriétés bâties

254  Maisons                            

 

                                           2 Bains

Propriétés non bâties

                                       hectares

                  ares

                                      centiares

terres labourables

 

4

72

pins, bois

682

79

5

pâtures, pacages

10

6

47

jardins, vergers

2

44

55

marais, prés salés

 

38

40

landes, friches, dunes

9

1

23

routes, chais, bâtiments ruraux

8

64

25

                    total

713

38

68

 

 

 

 

dont propriétés de l'Etat

340

62

36

                    reste

373

76

31

   

 

      

       Autre contradiction : celle qui résulte du recensement publié par M. Montigaud en 1905 qui donne, pour l'année 1857, 283 maisons pour 388 habitants et 107 électeurs(3).

Le chiffre est repris d'un mémoire de Lalesque, discuté dans la séance du Conseil du 8 mai 1856 consacrée à l'érection d'Arcachon en commune. Mais le Maire y déclare: «Ce nombre est certainement bien plus élevé et il augmente tous les ans. Admettons toutefois qu'il en reste 400... ».

Cela prouve que personne, même la municipalité à un moment pourtant important, ne savait combien il y avait exactement d'habitants dans le quartier d'Arcachon. Il en est de même pour les maisons que le maire estime à 287 plus «une vingtaine construites ou agrandies cette année».

En fait, la matrice cadastrale est incomplète comme nous le verrons en annexe car toutes les ventes antérieures à la naissance de la commune n'ont pas été comptabilisées.

Quels que soient cependant les chiffres, il reste clair que la suppression de façon détournée (par la construction des routes et les autorisations de clôturer), puis de façon officielle (par le lancement de la procédure de cantonnement), a entraîné une montée en puissance de l'urbanisation sauf en 1850 où la stagnation est vraisemblablement liée aux incertitudes politiques.

_____________________________________________________________

 

Qui étaient ces propriétaires ?

 

Le document étudié plus haut montre pour 1855  la répartition suivante :

 

Propriétaires arcachonnais résidant dans l’agglomération bordelaise : 79

                                                                hors Gironde……………………. :  4

                                                                autour du bassin……………….. :  2

                                                                à La Teste de Buch…………….. : 32

                                                                à « Arcachon »………………….: 38  dont 28 ont des activités liées au tourisme ( 6 artisans ,8 hoteliers,13 commerçants et 1 mèdecin).

On peut donc en conclure  que la population  « étrangère » est déjà dominante : 85 contre 70, les autochtones étant pour leur plus grande part des testerins.

 

 

:B) LE RACHAT DES DROITS D'USAGE ET LES VENTES

 

1)    Le rachat

 

Comme nous l'avons dit, c'est le Maire de La Teste, Lamarque de Plaisance qui, le premier, racheta ses droits. Mais il n'y a pas eu de rachat général : beaucoup de propriétaires, en particulier parmi les vendeurs de lots, préfèrent, en effet, que ce soient les acheteurs qui paient le rachat. II semble que les parcelles rachetées en premier soient, c'est naturel, les parcelles bâties ou à bâtir puisque le rachat entraînait l'obligation de clôturer. Ce n'est donc que petit à petit que les droits se sont éteints et pendant plusieurs années il y eut coexistence entre des propriétés privées et clôturées et des propriétés

usagères encore libres d'accès.

Le tableau suivant montre ce qui s'est passé entre le cantonnement et la proclamation de la nouvelle commune :

 

Rachat des droits

 

1855

1856

1857

              total

 

 

 

 

 

 

 

Nombre de propriétaires

 

46

52

3

101

Nombre de parcelles concernées

64

88

4

156

Situation des parcelles

 

 

 

 

 

 

façade sur bassin

29

27

3

59

 

            sur D4

19

31

 

50

propriétaires ayant tout racheté

18

23

 1(Cie Ch de fer)

42

 

 

 

 

 

 

 

Superficie concernée (Ha, Ares, Cent)

10-18-96

12-91-39

      7-93-23

31-03-60

 

 

Sur le total théorique de 373 hectares, 76 ares, 31 centiares donné par le premier cadastre, cela ne représente que 8,30 % de la superficie. Il n'y a donc pas eu de «ruée» ; mais de cette superficie, il faut enlever les parcelles non usagères dont les propriétaires n’avaient pas à racheter les droits.

En ce qui concerne la taille des 58 parcelles rachetées en totalité, voici ce qu'il en fut :

 

taille des parcelles              situation des parcelles                                       

 

 

 

 

 

 

      sur bassin

    sur D4

    intérieur

total

 

 

 

 

 

moins de 500 m2

0

4

9

13

500/1000

6

9

4

19

1000/1500

7

1

2

10

1500/2000

4

0

0

4

2000/2500

2

2

3

7

2500/3000

1

1

0

2

Plus de 3000

0

2

1

3

 

On constate la prédominance des parcelles «résidentielles» proches du bassin, soit en façade, soit sur la principale route, ce qui est d'autant plus normal que certaines d'entre elles avaient été clôturées avant le cantonnement : la comparaison avec la liste des autorisations préfectorales de clôture montre qu'il y a eu, grâce au rachat, régularisation d'un état de fait pour 24 propriétaires, mais que 15 autres qui étaient déjà clôturés n'ont pas jugé bon de racheter immédiatement leurs droits ! La situation reste donc pour le moins anarchique et ne se stabilisera qu'au fil des ans.

 

3)    Les ventes et leurs prix

 

En ce qui concerne l'évolution des prix après le cantonnement, l'examen des actes passés chez le notaire Dumora entre juin 1855 et mars 1857, soit 41 transactions entre particuliers, montrent qu'il n'y a pas eu de changement notable.

 

Dans le tableau suivant portant sur 3 parcelles, BOS, LES PLACES et BOS MACHENS, la première ligne indique le prix maximum (à l'are) atteint avant le cantonnement, la seconde la fourchette de prix entre le cantonnement et la naissance de la commune pour les parcelles restées usagères (dont l'acquéreur devra payer le rachat), la troisième la même fourchette pour les parcelles rachetées (dont le vendeur a déjà réglé le rachat).

 

parcelles      

Vente

initiale

 

revente

 

 

bassin                      

intérieur

 

    bassin

  intérieur

 

 

 

 

 

 

BM Peymaou Duprat

 

300

 

 

1432

 

 

15,55

 

1250

    102/284

 

 

 

 

 

 

BOS Lalesque

510

300

 

500

416

 

 

 

 

   777/877

    163/500

 

 

 

 

 

    138/217

Les Places Jehenne

 

200

 

 

1000

 

 

250/300

 

 

    286/700

 

 

300/500

 

 

    476/500

 

La première remarque, c'est qu'il n'y a pas de grande différence entre parcelles usagères et rachetées. Ce rachat qui revenait à 3 francs l'are n'a guère été répercuté, et largement, que par «Jenny» Jehenne.

Quant aux prix, seule les reventes de parcelles bordant le bassin ont nettement augmenté, mais c'est beaucoup plus la rareté des terrains offerts que le cantonnement qui est ici en jeu. Bien qu'anecdotique, la vente par Lalesque de 3 mètres carrés pour une cabine de bains au prix de 200 francs (soit 6.666 francs l'are !!) montre bien que l'attirance pour l'eau justifie à elle seule les hausses de prix...

Une autre pression aurait pu s'exercer sur les prix : celle du chemin de fer. En effet, la ligne reprise en 1852 par la Compagnie du Midi fut prolongée le 25 juillet 1857 jusqu'à Arcachon. Or il ne semble pas que ce soit le cas ; le tableau ci-dessous donne les différentes transactions :

 

         Année

parcelle

vendeur

superficie

prix à l'are

 

 

 

 

 

1856

Eyrac- Les Places

Nelly Robert

  1-19-00

10

1856

             id°

     id°

  2-20-00

10

1857

             id°

     id°

  2-44-10

13,29

1857

B.M.Peymaou

Richon, Calvé, Lacou

  1-93-30

30

1857

Bruxelles

Deganne

60

11

1857

Aiguillon

héritiers Bourdain

  1-24-05

10,95

1860

B.P.Peymaou

Richon, Calvé, Hernozant

  1-  3-66

100

 

          id°

              id°

2-26-34

50 (dunes)

 

 

Si l'on compare avec les autres prix pratiqués, on constate que ceux offerts par la compagnie sont très bas ; ce qui n'empêche pas à l'occasion de petits bénéfices. C'est ainsi que Richon, Calvé et Lacou ont réalisé une plus-value de 14,45 francs sur chaque are du terrain qu'ils avaient acheté 3 mois plus tôt à Gabriel Duprat. Celle qu'ils réalisent en 1860 s'élève à 84,45 francs sur chaque are. Ce n'est pourtant rien au regard des prix de revente par lot qu'ils fixent, cinq jours après avoir vendu au Chemin de fer, à 102 francs l'are.

Quant à Deganne, la parcelle de Bruxelles lui a coûté 8,57 l'are le 9 mars 1857 (il en acquiert 14 hectares) et le 16, c'est à 11 francs qu'il en cède 60 ares à la compagnie, tandis que celle-ci lui revend au même prix la parcelle de 1 hectare 19 qu'elle avait achetée le même jour à Nelly Robert, son épouse

.

4)    L'effacement des précurseurs

 

Cette période de transition entre le cantonnement et la naissance d'Arcachon voit disparaître du paysage économique et foncier deux «figures» importantes :

-le 11 avril 1856, Jean Duprat, son épouse et son fils Gabriel âgé de 23 ans, propriétaires de Bos Machens et Peymaou vendent pour 3.000 francs aux époux Deganne 3 hectares en 3 parcelles distinctes. Puis le 4 décembre 1856, Gabriel Duprat vend pour 36.000 francs (10.000 comptant, le reste en 10 ans à 5% d'intérêt) les 23 hectares et 15 ares qui lui restent à une association de Bordelais : Calvé, Dasté, Lacou et Richon. Il ne conserve qu'un petit terrain.

Cette association sera réduite à 3 membres en janvier 1857, Dasté cédant ses droits à Richon et Calvé pour 1/4 du prix payé soit 9.000 francs plus une soulte de 3.400 francs.

 L'année suivante verra le départ de Lacou et l'entrée d'Henri Hernozant qui paye 17.847 francs ce qui avait coûté 9.000 dix huit mois plus tôt.

- le 9 mars 1857, François Honoré Peyjehan cède la totalité de la parcelle de Bruxelles, soit 14 hectares, pour 12.000 francs à Adalbert Deganne.

Ces ventes se font donc au prix de 10 francs (Duprat-Deganne), 15,55 francs (Duprat-Lacou...) et 8,57 francs l'are (Peyjehan-Deganne), très loin du prix du marché. Certes le rachat des droits, qui n'était pas obligatoire, aurait coûté 6.900 francs à Duprat et 4.200 à Peyjehan mais ce n'était rien par rapport au gain que leur aurait rapporté la vente par lots de leurs terrains puisque le premier lot réalisé par nos quatre associés l'est à 102 francs l'are le 3 mars 1857, soit une plus-value de 555%.

 

C) LES INFRASTRUCTURES URBAINES

 

1)    La voirie

 

Nous avons vu que l'essentiel de la voirie, outre la départementale 4 qui était empierrée, consistait en chemins forestiers privés et que ce n'est qu'en 1846, puis en 1851 que le Conseil Municipal décida de leur transformation ou de la création de nouveaux chemins vicinaux.

Le sol de ces emprises avait souvent été donné par les propriétaires qui, après avoir imposé aux acheteurs de laisser libre ces passages, avaient ainsi la possibilité de transférer la charge de leur entretien à la commune, tout en désenclavant leurs parcelles. La percée de ces chemins par les propriétaires avait parfois donné lieu à des conflits : ainsi en

1855, Deganne avait-il installé sur l'actuelle avenue Sainte Marie, un panneau précisant «II est interdit aux acquéreurs de Monsieur Méran de passer sur cette avenue»

C'est au long de ces nouvelles voies que petit à petit s'était construite la ville.

Outre les chemins vicinaux dont nous avons déjà parlé, un réseau assez régulier de voies non pavées avait été organisé par les propriétaires avec des dénominations personnelles que l'on trouve dans les actes notariés mais qui ne seront pas toutes reprises ensuite dans la nomenclature municipale.

 

__________________________________________________

 

Le tableau ci-dessous dresse l'état de ces rues :

 

Pièce

Nom de la rue

largeur

Long.

nom actuel

 

 

 

 

 

Machens

Rue St François

8

 

Crs Lamarque ouest

 

       Ste Gratiane

            ou St Gratien

6

 

Rue Da Cruz Teixera

 

       St Jean

5

 

Rue Leo Neveu

 

       St Felix

8

 

Crs Lamarque est

 

       St Martin

 

 

Rue François de Sourdis

 

       Peymaou

7

 

Legallais

 

       des Chalutiers

puis des Pilotes

6

 

Dumora

 

Avenue Brémontier

12

 

Bd de la cote d'argent

 

 

 

 

jusqu'à Pereire

Les Places

Cours Ste Anne

8

360

Cours Lamarque

 

Rue Jehenne

8

345

Rue Jehenne

 

Allée des 3 bornes

3

70

Rue Lanine

 

Chemin de Sébastopol

3

65

Chemin de Sébastopol

 

Chemin Lavialle

 

 

Rue Roger Expert

 

Rue Dussaut

6

182

R.Mal De Lattre de Tassigny

 

Rue des oiseaux

8

277

Cours Tartas

 

Place Sainte Anne

30

65

Place Lucien de Gracia

 

Passage Montjoly

4

83

disparu

 

 

 

 

 

Eyrac

Allée de Tourny

25

270

Avenue Lamartine

 

Euphrosine Street

5 et 15

 

Av.Gambetta jusqu'à la Poste

 

Allée de Rivoli

puis Av.de la Gare

12

 

Avenue du général Leclerc

 

Av.du Château puis

25

 

Avenue du Général de Gaulle

 

du Chemin de fer

 

 

 

Mouing

Avenue Saint Honoré

8

 

Boulevard Chanzy

 

Chemin de l'aiguillon

 

 

         id°            (suite)

 

 

 

 

 

Bos

Allée de la Chapelle

 

 

Allée de la Chapelle

 

Allée suite à D4 ( ouv. en 1852)

8

 

Bd de l'Océan

 

Passage

4

 

Passage Lacordaire

 

 

 

 

 

Binette

Avenue Sainte Marie

12

400

Avenue Sainte Marie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II fallait d'abord pouvoir s'y retrouver, aussi le Conseil Municipal avait-il décidé le 22 juillet 1854 de numéroter les maisons. Cette opération qui coûta 120 francs se doit d'être remarquée car le Conseiller Moureau se vit refuser qu'on étende la mesure à celles de La Teste pourtant plus nombreuses.

Seule la D4, c'est-à-dire le boulevard de la Plage et l'Allée de la Chapelle, dont l'élargissement fut décidé le 18 décembre 1856, étaient empierrées depuis 1854. Cela avait, pour la seconde, coûté 2.700 francs au budget testerin. La rue Jehenne le sera en 1859 «en crasse de forge et gravier», l'avenue Sainte Marie en 1862. Il fallait donc en assurer la salubrité car elles étaient poussiéreuses, surtout au plus fort de l'été. En témoigne ce passage de M. de Pierrefeux qui, à propos du «vivant et pittoresque quartier de Saint Ferdinand» évoque «ses rues de sable semées de copeaux de bois»(6)

Mais la générosité du Conseil testerin avait des limites : le 4 août 1853, il déclara qu'il importait «à la salubrité publique que pendant les fortes chaleurs et au centre  d'une population considérable, une fraîcheur salutaire soit constamment maintenue».

 En conséquence il fut décidé: «les propriétaires de la Départementale 4 sont tenus de faire arroser les à côté de la route et la chaussée empierrée jusqu'au milieu du pavé au devant de leurs propriétés».

Cela devait se faire «tous les ans du 15 juin au 30 septembre et deux fois par jour avant 8 heures et avant 18 heures». Il semble d'ailleurs d'après les déclarations de Lamarque de Plaisance en 1856, que cet arrosage ait été réalisé par une

entreprise créée par la municipalité dont les frais (1.200 francs pour 3 mois) incombaient aux  propriétaires.

C'était aussi l'association des propriétaires qui était responsable de l'éclairage dont elle avait payé le matériel. Les premiers réverbères furent installés en 1854 sur le boulevard de la Plage. Il en alla de même de la construction des trottoirs qui fut commencée en 1855 (16.250 francs pour 2.500 mètres) tandis que des arbres furent plantés le long de la D4(7).

 

Au chapitre de la salubrité, il faut aussi mentionner l'eau potable : jusqu'en 1857, elle était fournie par des puits et distribuée par des porteurs d'eau ; 2 puits en particulier étaient utilisés : l'un appartenait, face aux bains d'Eyrac, à M. Loude, coiffeur testerin, l'autre, Cours Desbiey, à Duprat. En fait il y en avait d'autres : nous en avons trouvé 7 dans les actes de vente : quatre sur la pièce de Bos, Matchin et Peymaou, un sur chacune des parcelles des Places, d'Eyrac et de Bos, plus les 2 de l'hôtel Gaillard. Mademoiselle Simon, descendante de Legallais par le petit-fils de ce dernier, François Gustave, rappelait aussi en 1974, la tradition familiale d'un puits dont on tirait l'eau grâce à un mulet qui tournait autour.

Ils étaient presque toujours partagés entre plusieurs propriétaires et l'acte de vente de 1843 de Duprat au Docteur Hameau précisait que le puits serait à creuser par l'acheteur sur la parcelle du vendeur. On peut donc penser que nombre de propriétaires avaient dû construire des puits personnels. Mais cette eau était parfois ferrugineuse.

Aussi le 27 avril 1855, le médecin inspecteur Pereyra attira-t-il l'attention des résidents sur, nous dit Lamarque, «la nécessité de changer la nature de l'eau» car elle était «tellement colorée dans quelques endroits que la vue seule inspire parfois une certaine répulsion». On préconisa l'utilisation des puits filtrants expérimentés par Chambrelent dont le fond était constitué de pierrailles calcaires destinées à l'épuration. Le premier fut construit Chemin de Bel Air et ce fut une des premières décisions du Conseil Municipal d'Arcachon, le 28 juin 1857.

 

2)    Les lieux de culte

 

L'autre grande question était celle des lieux de culte. Le seul qui existait à Arcachon était, on l'a dit, l'antique chapelle Notre Dame construite sur un terrain de 3.192 m2, offert par Guillaume et Pierre Peyjehan le 8 décembre 1721. La fabrique n'en avait occupé et clôturé que 2.252.

                             

                                                  La chapelle « baroque » en 1822 (AM Bordeaux)

 

Ce qui provoqua, en 1847, un conflit avec les époux Deganne, lorsqu'elle voulut utiliser ce qui lui restait. Les Deganne considéraient que ce terrain était indûment occupé et portèrent l'affaire en justice. Un accord fut trouvé, le terrain reconnu comme appartenant à la Fabrique mais à condition qu'il ne soit ni bâti ni clôturé.

Cette chapelle de 23,70 mètres sur 8,65, était haute de 4,30 m(8)

Ses peintures furent restaurées en 1836, après que la Fabrique eut, trois ans plus tôt, voté pour ce faire 560 francs. A en croire l'Abbé Mouls(9), le résultat ne fut pas à la hauteur des espérances : «Plût à Dieu qu'on eut consacré cette somme à tenir éloigné le peintre... son pinceau fut d'une grossièreté extrême : il défigura tout »

Puis ce fut, en 1840, le tour du maître-autel et des autels latéraux. Quant à l'extérieur, il fut restauré en 1846 puisque le 22 février, le Conseil municipal décida d'une adjudication de travaux pour un montant de 1.685 francs ; elle sera effectuée devant le Conseil de fabrique, le 8 mars. Il s'agissait en effet de construire un nouveau péristyle «en ordre toscan», de reconstruire un arceau à l'intérieur de la chapelle et de réparer le portail. C'est ce qui explique la transformation de ce charmant porche de style baroque en porche pseudo renaissance, «resplendissant de dorures» !(10) . Mais cet édifice originel du début du XVIIIe siècle ne plaisait plus.

       

                                                                            Le portail « toscan » en 1846 (AM Bx)

 

Dès février 1831, Victor Hugo avait, dans Notre-Dame de Paris, réhabilité l'art médiéval ; écoutons une fois encore l'abbé Mouls, fustigeant «ce XVIIIe siècle si plein de mépris pour le Moyen Age et le style gothique» et appelant de ses vœux une nouvelle construction.

En effet, malgré cette rénovation, l'église qui n'a pas été agrandie, se révèle bientôt trop petite. Sa démolition est donc demandée le 15 novembre 1851 mais ce n'est qu'en 1858 qu'on en construisit, à côté, une nouvelle.

Entre temps s'était posé le problème du service religieux : le 11 avril 1853, le Conseil demandait l'érection de la Chapelle en succursale au motif que, d'après le recensement, il y avait déjà 329 habitants dont 200 à 250 résidaient en hiver, mais que la population atteignait 3.000 âmes en été.

Cette demande avait été préparée dans une commission comprenant des notables : Lamarque de Plaisance, l'abbé Montariol, Oscar et Jean Baptiste Dejean, Bestaven, Marichon, Moureau, de Joigny, Legallais fils aîné réunis autour du curé de la Teste Marty.

Cette demande d'un prêtre permanent exigeait la délimitation de la nouvelle paroisse, ce qui fut fait par décret impérial du 15 avril 1854. Elle comprenait non seulement la future commune, de l'Aiguillon à la cabane du garde du Moulleau, mais aussi la presqu'île du Cap-Ferret jusqu'à la limite de Lège et la portion du bassin appartenant à La Teste. Le prêtre en fut l'abbé Mouls assisté d'un Conseil de Fabrique qui fut créé le 4 mai. La première manifestation publique de la nouvelle paroisse fut la procession nautique du 8 août 1854, présidée par le Cardinal Donnet.

On peut imaginer les réactions si, en 1857, paroisse et commune avaient coïncidé ! Il faut remarquer aussi que cette séparation religieuse était un premier pas vers d'autres.

Le 31 mars 1855, pour pouvoir agrandir la chapelle, le Conseil acheta au pied de l'escalier, à Monsieur l'abbé Montariol, un terrain de 756 m2 pour le presbytère (1.500 francs), et Deganne continua d'ailleurs ses mesquineries, refusant de vendre 4 mètres pour la construction de l'église nouvelle.

Le 17 novembre fut créé, aux frais de la fabrique, un vicariat, le Conseil regrettant «de ne pouvoir venir lui même en aide à la paroisse d'Arcachon».

Le 10 novembre 1856 fut approuvé le projet d'Allaux pour reconstruire, au motif qu'il y a 4.000 habitants en été. Le devis «pas élevé étant donné les prix des matériaux à Arcachon» se montait à 104.731,48 francs. Mais le Conseil Municipal, vue la situation financière de la commune, ne put venir en aide à la fabrique et demanda au ministre une subvention de 35.000 francs. Le Conseil de Fabrique quant à lui avait déjà commencé à réunir des fonds, organisant trois tirages d'une loterie qui recueillit 60.000 francs (1856-57) puis un concert en 1856 (11)

Le 6 juillet 1856 avait été posée la première pierre en présence du Cardinal et des évêques de Nevers, Gap et Saint-Flour. La nouvelle église devait regarder la «croix colossale»(12) qui avait été érigée le 25 mars précédent au bout de l'allée, en bord de mer, afin de remplacer l'ancienne croix des marins...

Mais la construction n'était pas commencée au moment de la séparation : elle ne débutera qu'en 1858 pour se terminer en 1861.

                                    

                                                                   Notre Dame(collection privée)

C'est par contre à l'initiative des propriétaires que fut entreprise la réalisation de deux autres églises : le 15 octobre 1854, en effet, Pierre Célérier aîné, négociant domicilié 12 quai des Chartrons et propriétaire d'une pièce de 5 hectares au Moing, en donna 18 ares au lieu dit Moldune, pour construire une autre chapelle. Non content d'offrir le terrain, il offrira en plus 12.000 francs") et avancera même (contre un intérêt de 5%) la paye des ouvriers fin 1855 (13).

La construction fut financée par une souscription d'un montant total de 25.000 francs, et les travaux furent entrepris, suivant les plans de Montpermey, entrepreneur testerin, de janvier au 15 juillet 1855.

                                  

                                                                Saint Ferdinand en 1870 (Guide Joanne)

 

Elle était surmontée d'un clocher de 28,10 mètres, longue de 30,35 m et large de 7,75. C'est le Conseil de Fabrique qui solda le surplus de dépenses (6.318,90) et l'achat d'une cloche de 500 kilos qui fut bénie le 12 août 1855 et porta l'inscription «Nox heri, hodie aurora, cras lux», à l'origine, en 1860, de la devise d'Arcachon : «Heri solitudo, hodie vicus, cras civitas» (14).

Moins facile fut la construction de la troisième chapelle, celle de Sainte Cécile entreprise sur des terrains privés offerts par MM. Gauthier et Bopp et par les propriétaires du centre. Pour couvrir le prix du devis, 14.000 francs, une société civile fut mise sur pied par acte du 10 juillet 1856. Elle avait pour but, en émettant 140 actions, de «construire une chapelle de culte

catholique qui sera offerte à la ville dès son érection en commune».

Les signataires étaient au nombre de 27 autour de Pierre Gautier, Jean Lacou et du Baron Portal.

La valeur estimée du terrain étant de 5.000 francs, les sieurs Gautier et Bopp souscrivaient chacun 25 actions. D'une durée d'un an, la société appelée «Société de la Chapelle du Centre» était domiciliée chez Lacou qui faisait, de plus, l'avance des fonds(15) .

Le bâtiment, construit par l'architecte Ferrand, mesurait 21 mètres sur 7,60 et 6,20 de haut. Il fut entrepris en 1856, malgré les réserves de l'archevêché et de l'architecte Allaux, et livré le 6 septembre 1857.

Mais cette chapelle n'eut qu'une brève existence : le 7 septembre 1863, Bopp, Gautier et Lacou revendirent terrain et bâtiment pour 10.850 francs à Nathaniel Louis Hovy fils qui céda le tout à l'Eglise Réformée de France.

Hovy dut d'ailleurs régler 2.000 francs de plus à Lacou, en 1870, car il s'y était engagé si, au 1e, janvier 1870, une chapelle de culte catholique n'avait été construite dans le centre d'Arcachon.

 

3)    Les écoles

 

Outre les âmes, il fallait aussi s'occuper des cerveaux. C'est le 11 octobre 1852 que le Conseil demanda la création d'une école laïque et proposa de nommer le jeune élève maître Mouliets, adjoint à celle de La Teste, comme instituteur. Le projet, semble-t-il, n'aboutit point puisque le 11 février 1853 il en fut de nouveau question, le Conseil allouant 200 francs et demandant l'un des hangars du débarcadère d'Eyrac pour y loger le maître et y faire la classe. Mais le 8 mai 1856, lors du débat sur l'érection en commune, il est souligné que les «enfants d'Arcachon sont encore, sans que ce soit la

faute de la commune, éloignés de l'école communale». Le projet n'a donc pas été réalisé.

Est-ce parce que le 19 octobre 1854 le Préfet avait demandé l'avis du Maire sur l'ouverture d'une école libre par Catherine Desgraves de Gujan ? C'est ce que reconnaît implicitement le Maire lorsqu'il dit : «Pourquoi se plaint-on à Arcachon du manque d'école ? N'en existe-t-il pas une libre dans laquelle sont admis les enfants des deux sexes ?»; avec cependant deux restrictions : elle était

payante et les garçons ne pouvaient la fréquenter au delà de la «petite enfance».

La première école communale laïque fut enfin ouverte en 1857 avec M. Moureau comme instituteur ;  le terrain en fut offert par Mme Jehenne.

 

4)    Les commerces

 

Il fallait aussi nourrir les résidents.

Il est assez difficile de cerner l'équipement commercial de la nouvelle cité : le Préfet autorisa en 1855 l'ouverture de la boulangerie Boyrie et si, en 1854, avait ouvert une «boutique», il semble qu'il n'y ait rien de plus. C'est pour cela certainement que le Conseil Municipal sollicite, le 11 mai 1854, l'ouverture d'un marché de comestible estival. Il se tenait en plein air au débarcadère d'Eyrac. Mais le 5 mai 1857, l'Etat demandait à récupérer l'emplacement ; il fut alors transféré en deux endroits. D'abord, en 1858, dans la halle couverte de la place Sainte Anne (place de la Mairie), donnée par Mme Lafon, puis en 1860, à Saint-Ferdinand, sur un terrain offert par M. Célérier.

                                       

                         Léo Drouyn (26 Août 1850): la limonaderie Daussy « bières et orgeats »à Eyrac

  (à l’angle de l’actuel bd de la plage  et de l’avenue Nelly Deganne, le chemin qui va vers  le bassin est l’actuelle rue du Dr Jolyet)

                                      in Leo Drouyn « le bassin d’Arcachon et la grande lande » CLEM 1998

 

Par contre, on note en 1852-53 les autorisations d'ouverture de 4 cafés-restaurant (Dessans, Gal, Dasté, Bouscaut), une limonaderie (Daussy), un débit de vins (Lacou) et un de liqueurs (Dehilotte) auxquels s'ajoutent en 1854/55, un billard (Gieze) et deux cabarets (Gautier et Brun), plus un bureau de tabacs (Legallais) et un casino (Laporte). Il y a aussi en 1855 deux boulangeries ; Boyrie et Dutouya.

Ainsi l'équipement commercial, qui vient compléter les hôtels, est-il encore très superficiel à la veille de la séparation. On peut donc imaginer que l'essentiel de l'approvisionnement venait de La Teste sous une forme difficile à cerner faute de témoignages. Il fallait pourtant nourrir beaucoup de monde car le renom de la station augmentait et ses hôtels étaient, on va le voir, très fréquentés.

Ce paysage hôtelier s'était d'ailleurs modifié : déjà en 1843, la faillite de François Legallais avait entraîné un premier changement. Il ne pouvait faire face aux emprunts contractés pour les agrandissements et la gestion de l'hôtel, dettes qui se montaient à 50.000 francs, et il était gêné par le fait que la moitié de la pièce d'Eyrac et de l'hôtel appartenait à Mme Legallais. Pour y remédier, le couple avait en 1842 transféré, sous forme de donation, la part de l'épouse à son fils Jean (lors de son mariage avec Mademoiselle Delacour), à charge pour lui de payer la moitié des dettes. Mais cela n'avait pas suffi :

en juillet 1846, François, qui avait obtenu un concordat pour reprendre ses affaires, dut vendre pour 2.000 francs de terrains afin d'éponger les dettes contractées auprès des créanciers.

L'hôtel échut en 1850 aux deux aînés des trois fils, Jean et Jean Evariste, lequel, en 1854, céda sa part à Jean qui devint ainsi l'unique propriétaire. Il vendit alors pour 23.500 francs de terrain, ne gardant qu'un peu plus d'un hectare...

 

                   

                                                                                                                                                                             L’hôtel Legallais vers 1857(Collection privée)

 

Même destin pour les deux autres établissements qui avaient marqué les débuts d'Arcachon.

 

En 1856, Guillaume Lesca doit vendre l'hôtel hérité de son père Jean en 1850. Les dettes, dont Guillaume et sa sœur Jeanne héritent avec l'hôtel, s'élevaient à 14.000 francs. Guillaume, en 1852, racheta pour 7.000 francs la part de sa sœur, ce qui permit à celle-ci de rembourser sa créance, puis fut contraint quatre ans plus tard de vendre à son tour l'hôtel car il n'avait pu rembourser les 7.000 francs qu'il devait lui aussi. L'acquéreur fut M. Poumeau-Lafforêt, qui venait de Dordogne, et l'hôtel

prit naturellement le nom d'Hôtel de Périgord.

 

Quant à l'hôtel Gaillard, son constructeur Joseph mourut célibataire le 26 octobre 1854. Sa mère et sa sœur, Rose, héritèrent donc de l'hôtel d'Eyrac, anciennement appelé Gaillard. Mais trois ans plus tard, le 6 mars 1857, elles durent le vendre 35.421 francs, montant des hypothèques dont il avait été grevé du vivant de Joseph. A cette somme s'ajouta 1.000 francs pour la clientèle et 5.000 francs, transformés en rente viagère, pour le mobilier. L'acheteur fut M. Sigaudès, originaire du Tarn qui, 11 jours après la

signature du contrat, épousa Rose Gailhard.

La faillite de ces premiers hôteliers éclaire d'un jour moins brillant les débuts de la station : les affaires n'y étaient pas toujours florissantes et la brièveté de la saison ne devait pas permettre d'amortir les investissements réalisés.

 

En 1855, on peut dresser le tableau suivant des hôtels arcachonnais  qui se trouvent tous sur la même « rue principale », l’actuel boulevard de la plage dont les niméros partaient de l’allée de la Chapelle.

 

Hôtel Bellevue : construit en 1851, refait en 1854 par Dasté, N°82.

Hôtel de Bordeaux : ou Bordelais, ouvert par le pâtissier Dessans, tenu,en 1855 par Grenier, N° 124

Grand Hôtel de France  tenu depuis 1853 par M. Grenier, N° 169.

Hôtel d'Eyrac : ancien hôtel Gaillard (1852), N°180.

Hôtel d'Arcachon : ouvert en 1847 par Thomas Lussan , N° 206.

Hôtel Legallais : ouvert en 1823, il existe encore en 1893, N°217.

Hôtel des Empereurs : ancien hôtel Tindel (1836), puis Gaillard , appartenant en 1855 au sieur laporte et tenu par M.Duplanté ,N° 243-47 .

Hôtel du Périgord : ancien établissement Lesca, N° 285.

.

Auxquels il faut ajouter, au N°38, l’ hôtel  Boyrie,où l’on pouvait aussi trouver des « voitures » .

 

5-Les professions de santé

 

Les premiers médecins qui s’installèrent à Arcachon furent le Docteur Jean Hameau, en 1852, dont le cabinait, qui ne fonctionnait que l’été ouvrit toute l’année à partir de 1862  et les Docteurs Jules et François Auguste Lalesque en 1855.

En 1856 s’ouvrit, près de la place Thiers, au 244 bd de la plage, la pharmacie Sémiac tandis que le dentiste Duboué, ne s’installera qu’en 1858.

      

D) LES ESTIVANTS

 

La première statistique à notre disposition est une liste manuscrite des «étrangers arrivés et séjournant à Arcachon en 1854, pendant la saison des bains de mer » (16)1.935 personnes sont venues s'ajouter aux occupants permanents des villas ou aux résidents temporaires ne louant pas leurs maisons, ainsi qu'à tous ceux qui, le dimanche, empruntent les «trains de plaisir» et ne séjournent donc pas.

 

1) Leur origine

 

1265 personnes viennent de Bordeaux et de sa banlieue,

191 du département de la Gironde,

260 des régions françaises au sud de la Loire,

188 de Paris,

19 des départements français au Nord de la Loire,

6 de nos colonies (Martinique et Guadeloupe),

20 d'Angleterre (14) et d'Irlande (6),

6 de l'étranger : 2 Madrilènes, 2 Berlinois et 2 Américains du nord.

L'essentiel des vacanciers vient donc de la région ; Arcachon est encore, selon l'expression de l'époque «la baignoire des Bordelais» mais la station commence à être connue au delà. N'y sont certainement pas étrangères les visites officielles : celles du ministre des transports en 1844 et 1846 ainsi que celle du fils de Louis-Philippe, le Duc de Nemours, le 8 août 1845.

 

2) Leur hébergement

 

Ils sont accueillis dans les hôtels :

- 162 à l'Hôtel Legallais,

- 140 à l'hôtel Gaillard, démoli puis agrandi en 1853,

- 119 à l'Hôtel des Empereurs, l'ancien Tindel, dirigé par M. Duplanté, - 81 à l'Hôtel Lesca, futur «Hôtel du Périgord»,

- 49 à l'Hôtel de Bordeaux, chez Dessans,

- 28 à l'Hôtel Grenier, appelé Hôtel de France depuis 1853.

 

soit un total de 579 personnes qui ont fréquenté les hôtels. Les autres, c'est-à-dire 1.356 personnes, ont loué des villas ou des appartements.

II faut souligner que la location est une activité qui touche cette année-là 92 propriétaires. Ils louent 139 maisons, or il y avait en 1853, 240 maisons et il s'en est bâti 55 de plus en 1854. C'est pourquoi on peut affirmer, comme Ernst :«tout ou presque tout est à louer, même dans le temps le presbytère ».(17)

II précise cependant que c'est plus cher qu'à Royan, la grande rivale.

En effet, dans la liste des propriétaires de logements qui accueillent des étrangers, on trouve toutes les familles connues, jusqu'aux grands notables, puisqu'on y relève les noms de Lamarque, Johnston, Deganne, Mestrezat, Hameau...

L'analyse de ce document montre que :

22 loueurs ont reçu de 1 à 5 estivants pour la saison 31 loueurs ont reçu de 5 à 10 estivants pour la saison

21 loueurs ont reçu de 10 à 20 estivants pour la saison 6 loueurs ont reçu de 20 à 30 estivants pour la saison

8 loueurs ont reçu de 30 à 45 estivants pour la saison 4 loueurs ont reçu de 50 à 100 estivants pour la saison.

Parmi les deux derniers groupes, on note, par ordre croissant, les noms suivants : Bestaven, Lafon, Dussaut, Abbé Bataille, Thomas, Ricard, Larue, Vénot, Lestout (51 personnes) et surtout Hovy (75) et Célérier (99).

On voit donc que pour beaucoup de propriétaires, la rentabilisation de leurs investissements était l'objectif premier.

Il semble, d'après ces mêmes chiffres, qu'on venait beaucoup en famille, les groupes supérieurs à 5 personnes sont en effet la majorité. Que venaient donc faire ces étrangers dans «ce village aussi aristocratique qu'élégant, ce Tahiti français» comme le dit, lyrique, un poète bordelais(18) ?

 

3) les distractions

 

a)    la connaissance du milieu local, bassin, forêt, ostréiculture.

 

Même si, le 7 Juillet 1841, à l’initiative du gérant des bains de mer, Dumora organisa des promenades à dos de dromadaires importés d’Egypte…l’essentiel ce sont, on l'a vu, les bains de mer. D'ailleurs en plus des bains dans le bassin, les estivants ont désormais à leur disposition deux établissements de bains chauds : l'un autorisé le 23 juin 1851 «dans un bateau échoué», propriété du sieur Chouteau, l'autre le 24 avril 1852, au sieur Lacaze, «bains flottants avec conduit souterrain pour l'eau de mer».

Ce sont vraisemblablement ceux que l'on retrouve en 1857 aux noms de Laforet et Lacaze puis vers 1865 au droit de la rue François Legallais (Jean Sensevin actuellement) et de la rue de la Mairie (rue Roger Expert).

                             

                                                         Photographié par Terpereau en 1862-64, l’établissement se trouvait

                                                                                    au droit de la rue Roger Expert

                                                                                                     

En plus de la baignade, il y a la pêche au bord du bassin et les promenades en bateau à

l’île aux oiseaux. On peut, dans cette île propriété de l'Etat depuis 1827 mais affermée, louer des fusils pour tirer le lapin. En 1858, le transport coûte 30 centimes, le tir est payant, 50 centimes pour tirer, 1 franc pour chaque lapin tué. Le fermier loue en effet les permissions de chasse et cela s'ajoute à ses autres revenus : garde des bestiaux et récolte de jonc salé pour faire de l'engrais (19) .

On peut aussi aller au Ferret et, si l'on préfère les excursions à pied ou à cheval, la forêt offre de magnifiques promenades. On peut aussi s'initier aux secrets de l'agriculture en visitant, en particulier, les 70 hectares de rizières cultivées dans la plaine de Cazaux, sur la rive droite du canal, par la Compagnie Agricole et Industrielle d'Arcachon.

        Enfin, il est déjà possible de découvrir l'ostréiculture. En effet, si la cueillette des gravettes, ostrea edulis, a toujours existé dans le bassin (en 1843, le port de La Teste exporte 2 tonnes d'huîtres et une tonne de moules), l'année de la naissance d'Arcachon est aussi celle de l'ostréiculture moderne. Or nos estivants n'ont pas besoin d'aller bien loin pour voir des parcs, car les nouveaux Arcachonnais se sont déjà intéressés à cette activité qui peut être une nouvelle source de profits : si Lacou, en 1860, célèbre le grand parc de «l'estey neuf, en face de l'hôtel de France, sur les atterrages de l'île», là où «se trouve la meilleure huître de gravette», il y a des parcs plus près.

Le 18 janvier 1857, Ostinde Lafon, capitaine de navire, a obtenu une concession sur le crassat d'Arams -l'actuel port de plaisance- pour y faire «un dépôt d'huîtres» (20) .

Or une telle mesure était aussi réclamée par Osmin Lalesque. Les deux s'associent donc pour constituer une société civile au capital de 10.000 francs, dont Lalesque détient les 3/4, pour «le peuplement des parties de crassat, leur exploitation consistant en engraissement et repeuplement d'huîtres, en achat et vente de ces coquillages».

De même, le 17 avril 1857, les dénommés Mano et Marie Lacave se sont associés avec un marin, L. Faussecave, pour exploiter une concession sur le crassat de la Matelle. Mais, ne pouvant faire face aux frais d'exploitation, ils sollicitent l'aide du négociant bordelais Calvé qui apporte les 3/4 des fonds de la nouvelle société civile au capital de 30.000 francs. le reste est réparti entre Mano, la veuve Mano et une certaine Marie Leyzieux. Quant au marin, le seul qui devait s'y connaître, comme il n'a pas assez d'argent, il est chargé du travail de gardiennage et d'entretien pour un salaire de 2 francs, étant bien précisé qu'il est immédiatement révocable en cas de négligence ou d'infirmité !

L'ostréiculture naissante n'échappe donc pas aux lois de l'époque.

 

a)    les autres loisirs

 

Ces activités écologiques ou culturelles s'accompagnent pour les adultes de bals -on danse dans les  salons des hôtels- et de réceptions chez les uns ou les autres. Pendant les temps de repos, on peut aussi s'adonner à la lecture du premier journal local, le Journal d'Arcachon, créé par Lamarque de Plaisance le 15 juin 1856 qui paraissait le dimanche, en été, et restait bimensuel le reste de l'année.

Mais il n'y a que très peu de loisirs organisés : en 1853 fut installée une «commission des fêtes et des régates» dont le résultat fut la création, le 6 juin 1854, de la Société des Régates et Fêtes charitables d'Arcachon. Le 19 août, elle organisa une soirée musicale et poétique, et le 17 septembre une tombola  «au profit des pauvres» dans les salons de l'Hôtel Legallais  (21).

 

         

                                                                          Arcachon, les régates, document non daté (AM Bx)

 

En 1858, Adolphe Joanne cite un certain Ernest Bersot qui écrit : «Un des lieux où la mode domine le moins est Arcachon. II y a là un reste de vie sauvage qui résiste obstinément à la civilisation... chaque famille habite une maison,

 se baigne devant cette maison, visite quelque autre famille, se réunit avec elle pour une partie de

promenade dans la forêt, une partie de cheval ou de bateau, ou pour passer les soirées. Nul endroit où le beau monde se rassemble, pas de casino, pas de bal ; on ne fait que passer sur la route et, soit dans les broussailles des dunes, soit sur le sable humide et le varech de la plage, il n'y a pas de toilette possible"`(22).

 

Les grandes manifestations populaires restent encore les fêtes religieuses et les bénédictions de bateaux. Ainsi le 25 mars, jour de l'Annonciation, dont Ribadieu nous dit, en 1858, qu'il y a, ce jour-là «débordement de Landais ; ils surgissent de partout, on dirait un campement de Peaux rouges». Il faut dire qu'il s'agit là de la fête patronale à laquelle est attachée l'indulgence de 1626. Mais cette fête est surtout «locale».

Celle, par contre, qui marque la saison des bains de mer est la procession nautique  du mois d'août. En 1841, le jour de la sainte Anne (26 juillet), à qui un autel était consacré dans la chapelle depuis 1742,  fut aussi organisée une course de tilloles montées chacune par deux marins.

                         

    Sur la plage (non daté, BM Bordeaux),

 

 

 Quant aux enfants, ils ne commencent à être la cible des marchands qu'à partir de 1855 : le 7 juillet, la Veuve Lesca demande en effet l'autorisation de faire traverser Arcachon par des enfants en voitures à chèvres et M. Farraud, bourrelier à Gujan demande la même chose sur la route départementale 4, Eyrac à La Chapelle ; il en coûtait 50 centimes de l'heure, 25 pour la demie et 15 pour le quart d'heure pendant la saison des bains. Le 28 mai on relève une autre autorisation de «voitures d'enfants» au profit de la veuve Lesca et d’Edmond Lesca.

 

 

 

E) ASPECTS DE LA VILLE NOUVELLE

 

Face à cet «envahissement» de constructions et d'estivants, la forêt a, près de la plage, presque partout disparu. Mais elle domine encore à l'intérieur et au delà de l'Eglise Notre-Dame. De plus, les crêtes du Peymaou sont encore couronnées de forêts modernes. Ces forêts sont le résultat de la politique systématique de semis entreprise à partir de 1801 sous l'égide de la «Commission des dunes» présidée par Brémontier (mort en 1809) et de Jean-Baptiste Peyjehan, Inspecteur des travaux pour la Gironde et les Landes (mort en 1803 et remplacé par son gendre Dejean), Ces deux personnages avaient, dès 1787, expérimenté leurs techniques au sud de Bernet(23) sur des terrains rapidement

rongés par la mer. Poursuivis à partir de 1803 (lèdes de Moulleau et Peymaou), les semis concernèrent surtout les dunes qui menaçaient la petite montagne. Ils eurent lieu entre 1804 (dune de Didier entre les Abatilles et le Moulleau) et 1810 (dunes des Abatilles, en avant de la pièce usagère du même nom, et dune du Four Somart en arrière). Quant à celle de Peymaou, c'est en 1808 qu'elle avait été fixée juste avant la dune du Port en limite avec La Teste.

Tous ces travaux avaient été entrepris par l'Etat. Les propriétaires n'avaient en effet pas profité de l'autorisation royale de 1782 car il était précisé qu'une fois les arbres poussés, ceux-ci redeviendraient usagers, aussi avaient-ils pendant la Révolution «renoncé aux sables».

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Cinquante ans plus tard, Arcachon était donc dominée par une forêt de belle venue, forêt de pins essentiellement dont il ne reste d'exemple que dans la forêt communale actuelle, tout le reste ayant été transformé par apport d'espèces «étrangères» lors de la construction de la Ville d'Hiver.

C'est pourquoi le cadastre de 1857 note la présence de 682 hectares de forêts sur un total non bâti de 713, ce qui fait 95% de la superficie, bien plus que ce qui reste de la petite montagne.

Pendant qu'une autre naissait, elle aussi condamnée à terme par la future Ville d'Hiver, une autre disparaissait. Mais en 1857, elle avait encore de beaux restes : on pouvait, de cabane en cabane, se promener à loisir.

De la cabane Bourdain «élevée à l'ombre des grands chênes qui sont curieux à voir avec la vigne qui enlace dans leurs rameaux et jusqu'à leurs cimes »(24), à celle de Peyjehan, au milieu d'une «grande clairière formant colline et chargée de pruniers sauvages et d'aubépines»; puis, au travers d'une dune raide «dont le chemin qui la traverse paraît tracé dans du sable mouvant», on arrivait à la cabane Pontac d'où l'on pouvait dominer le Bassin. On pouvait aussi, en partant de la Chapelle, prendre «un sentier ombreux» qui allait vers le sud «monter ensuite brusquement en traversant un beau coteau chargé d'arbousiers et de chênes», puis continuer «au milieu d'un joli bois jusqu'à la cabane de Roumégoux, placée dans un bas fond entouré de beaux chênes et d'arbres fruitiers». On pouvait pousser plus loin, jusqu'à la cabane Dalis, perchée sur une colline et, de là, au Moulleau dont la maison forestière était «entourée de beaux chênes et de beaux figuiers, à côté d'un enclos de vigne». Toutes les cabanes étaient entourées de jardins car l'humus doux produit par le sous-bois de feuillus rendait le sol superficiel très fertile, comme c'est toujours le cas dans la Grande Montagne de La Teste, contrairement à ce qui se passe dans les forêts modernes, sans sous-bois, où les pins ne donnent qu'un humus acide.

            Arcachon n'est donc encore, entre la mer et la forêt, qu'une «ville-rue» de 4 kilomètres entre l'Aiguillon et Bernet «une ville moitié pins, moitié murs, mais qui n'en a pas moins des trottoirs, des boutiques, des bureaux à tabac et des réverbères»,

notera Ribadieu en 1859 avant que ne commencent les grands nivellements de la Ville d'Eté et la construction de la Ville d'Hiver.

Un ensemble semble-t-il anarchique avec cependant deux zones distinctes qu'Ernst (25) nous fait découvrir en 1857 : «Les maisons à gauche de la route (nous sommes à l'entrée d'Arcachon) sont passables quoique fort petites : ce sont particulièrement de petits cafés ou auberges. Celles à droite, enfermées dans un enclos, ressemblent assez aux baraquements de nos camps militaires. C'est une suite de petites maisons, en bois surtout, ayant toutes leur petit jardin en arrière et, en avant, posées en ligne devant le bassin où on descend directement pour prendre son bain».

Ce premier village du Moing est suivi d'un «vide» où se dresse St Ferdinand, puis après les Hôtels Gaillard, sur pilotis, et des Empereurs, «plus on avance, plus les maisons sont élégantes». C'est à partir d'Eyrac qu'on trouve, dit Ribadieu deux ans plus tard, «de gracieuses constructions, des galeries, des kiosques qui rachètent tout ce qu'il y a d'affreusement prosaïque» dans les équipements dont il a parlé, «toutes choses bien agréables mais d'une désopilante vulgarité».

 

                             

                                               Le château Deganne, non daté (AM Bx)

 

 

L'entrée de ce quartier est dominée par le château, construit par Deganne en 1853, peut-être en souvenir d'un amour de jeunesse. Il le fit édifier en effet sur le modèle de celui de Boursault, bâti de 1843 à 1848 par la veuve Clicquot pour sa petite-fille Marie Clémentine, comtesse de Mortemart, qu'il courtisa pendant quatre ans(26).

La ville basse est en fait un immense chantier de construction, non seulement il y a les maisons, les voies nouvelles qui percent parfois les dunes, l’alignement des anciennes comme celui de la D4 décidé le 22 octobre 1855,  mais aussi, dans ce secteur, les aménagements du chemin de fer commencés par Deganne.

 

 

Celui-ci, après un accord avec la Compagnie du Midi (26 décembre 1855) et malgré le refus du Ministre des Transports, avait déjà commencé d'araser l'emplacement de la gare. En 1856, après une nouvelle enquête publique et sans attendre l'accord officiel, il avait entrepris la tranchée de la Règue Blanque, tout en se disputant devant la justice avec la Compagnie du Midi. Si bien que, lorsque le décret ministériel parut, le

                                                                                                                                                                                     14 avril 1857(27), il ne restait plus grand chose à faire et les travaux furent terminés en

  3 mois. La ligne fut inaugurée le 26 juillet, amenant à Arcachon, dès les premiers six mois, 18.755 voyageurs.

 

             Arcachon n'est donc plus «solitudo», c'est un «vicus» balnéaire testerin, ce n'est pas encore une «civitas», mais elle le deviendra très vite après la séparation du 2 mai 1857 qui lui donnera son indépendance.

 

NOTES

 

1) Registres cadastraux de La Teste. Archives municipales La Teste.      

1bis) le guide de 1855, retrouvé par Jean Pierre Ardoin Saint Amans est visible sur le site : « http://www.arcachon-nostalgie.com/liens.htm »

2) Matrice cadastrale d'Arcachon. A.D. Gironde.

3) Montigaud, Arcachon depuis sa création, 1905, Bordeaux Gounouilhou.

4) Lamarque de Plaisance, Réponse à Adalbert Deganne, 1862, Bordeaux, Crugy.

5) L'avenue du Château, en cours de construction en 1856, ne sera prolongée de l'Avenue Lamartine au boulevard de la Plage qu'en 1860.  

6) Guy de Pierrefeux.

7) Lamarque de Plaisance, op. cit. 

8) Oscar Dejean, Guide du voyageur à La Teste, op. cit., 1845.

9) Abbé Mouls, 1855.

10) Oscar Dejean, La chapelle Notre-Dame d'Arcachon, Bordeaux, Crugy, 1856.

11) André Rebsomen, 1937.

12) Oscar Dejean, op. cit., 1856.

13) Almanach d'Arcachon, 1863, op. cit.

14) Montigaud, op. cit.

15) J. Valette, Le culte catholique à Arcachon au XIXe siècle in « Le littoral gascon et son arrière pays » II, SHAA, 1992.

16) Noms des étrangers arrivés et séjournant à Arcachon pendant la saison desbains de mer de 1854, BM, Arcachon.

17) Itinéraire à Royan et Arcachon par Ernst, Bordeaux, P. Chaumas, 1857,BM Arcachon.

18) E. Labrousse, L'été d'un poète bordelais, Bordeaux, Férêt, 1850.

19) Lacou, Guide historique, pittoresque et descriptif du voyage aux bains de merd'Arcachon, 1860, Métreau, Bordeaux.

20) AD Gironde 3E 31217.

21) Abbé Mouls, op. cit., 1855.

22) Joanne, Itinéraire de Bordeaux à Bayonne, op. cit., 1858.

23) Voir notre article in Le Pilat, la grande dune et le Pays de Buch (pages 112 à 126), Arpège, 1983.

24) Lacou, op. cit.

25) Ernst, op. cit, 1857.

26) J.P. Ardouin de Saint Amans, Le Château Deganne, BSHAA n° 68,1991.

27) l’arrêté de publication du plan des terrains qui seront traverses par la ligne de chemin de fer, parut le 8 Juin 1857.

        

                                                         Robert AUFAN,  La Teste-de-Buch,

                                                                     I° et 2° éditions : Mai – Juin  1994

                                                                     3° édition /internet : Janvier 2007